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Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse

L'ancien président a été interrogé plusieurs heures au palais de justice de Bordeaux par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nicolas Sarkozy quitte le palais de justice de Bordeaux (Gironde), le 22 novembre 2012, après son audition dans le cadre de l'affaire Bettencourt. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Nicolas Sarkozy a été mis en examen, jeudi 21 mars, pour abus de faiblesse, lors d'une audition à Bordeaux devant le juge d'instruction Jean-Michel Gentil dans le cadre de l'affaire Bettencourt. L'avocat de l'ancien président dénonce "une décision incohérente et injuste". "Je saisirai en conséquence immédiatement la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux pour former un recours et pour demander la nullité, notamment de cette mise en examen", a déclaré Thierry Herzog.

Cette infraction est définie par l'article 223-15-2 du code pénal comme "l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse (...) d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur (...)". L'abus de faiblesse "est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende".

Entré à la mi-journée au palais de justice, Nicolas Sarkozy n'en est ressorti que peu avant 22 heures. Il a, à cette occasion, été confronté à plusieurs membres ou ex-membres du personnel de Liliane Bettencourt, dont l'ancien majordome de la milliardaire, qui avait réalisé les enregistrements clandestins à l'origine de l'affaire.

Le financement de la campagne de 2007 en question

Ces confrontations devaient permettre aux magistrats de vérifier combien de fois l'ancien président a pu se rendre au domicile de l'héritière de L'Oréal, à Neuilly, pendant la campagne présidentielle de 2007, et s'il l'a rencontrée à cette occasion.

Les juges cherchent notamment à savoir si Nicolas Sarkozy a reçu, directement ou par le biais d'intermédiaires, de l'argent appartenant à Liliane Bettencourt. Des retraits en espèces de 4 millions d'euros sur les comptes suisses des Bettencourt, dont à deux reprises 400 000 euros pendant la campagne présidentielle de 2007, ont éveillé leurs soupçons. L'agenda des Bettencourt, ainsi que le journal intime du photographe François-Marie Banier, proche de Liliane Bettencourt, laissent par ailleurs entendre que l'ex-président a été reçu par l’héritière de L’Oréal pendant la campagne de 2007.

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