Réforme de l'orthographe : Vallaud-Belkacem demande à l'Académie française de clarifier sa position
La ministre de l'Education fait part de son "étonnement" après les critiques formulées par la secrétaire perpétuelle de l'Académie, Hélène Carrère d'Encausse.
"C'est avec intérêt mais également avec un certain étonnement que j'ai pris connaissance de votre réaction publique aux nouveaux programmes de la scolarité obligatoire." Najat Vallaud-Belkacem s'est fendue d'une lettre à l'Académie française, lundi 15 février, pour faire part de son "étonnement" après les critiques d'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, sur la réforme de l'orthographe.
Largement méconnue, la réforme adoptée en 1990 prévoit la simplification de l'orthographe de certains mots et allège l'usage des traits d'union et des accents circonflexes. Sa généralisation dans les manuels scolaires du primaire suscite une vive polémique.
Une réforme approuvée par l'Académie en 1990
Dans une interview publiée samedi par Le Figaro, Hélène Carrère d'Encausse affirme n'avoir "pas compris les raisons qui expliquent l'exhumation d'une réforme de l'orthographe élaborée il y a un quart de siècle et où l'Académie française n'a eu aucune part, à l'inverse de ce qu'on l'on a voulu faire croire".
Or, selon la ministre de l'Education nationale, le secrétaire perpétuel de l'époque, Maurice Druon, avait affirmé en 1990 que le rapport du Conseil supérieur de la langue française sur les rectifications de l'orthographe "avait été approuvé à l'unanimité par l'Académie". Et la publication, en 2008, des programmes de l'enseignement de français au collège faisant référence à ces "rectifications de l'orthographe", "approuvées par l'Académie française", "n'a pas suscité, à ma connaissance, de démenti de la part de l'Académie", insiste Najat Vallaud-Belkacem.
"Eu égard à la mission de défense et d'illustration de la langue française assignée à l'Académie, je vous serais reconnaissante de bien vouloir me faire part de toute évolution de la position de votre institution quant aux rectifications orthographiques, afin que les acteurs concernés puissent en tenir compte à l'avenir", demande enfin la ministre.
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