Cinéma : « 12 jours », le nouveau film de Raymond Depardon, au cinéma le 29 novembre
Dans un délai de 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience. D’un côté les juges, de l’autre les patients, entre eux naît un dialogue sur le sens de la liberté et de la vie. « 12 jours » a été présenté en Sélection Officielle au Festival de Cannes 2017.
Extrait de la note d’intention de Raymond Depardon et Claudine Nougaret
Autrefois, la décision d’hospitaliser une personne contre son gré reposait sur le seul psychiatre et s’exerçait sans regard extérieur, depuis les aliénés et les fous sont devenus des patients.
En 2013, pour donner un cadre légal à cet enfermement, la loi a obligé les psychiatres à soumettre, avant douze jours, au juge des libertés l’ensemble de leurs décisions concernant les hospitalisations sous contrainte. Nous sommes les premiers à filmer la mise en application de cette loi, l’arrivée du juge des libertés dans l’institution psychiatrique, rend publique une parole autrefois réservée aux seuls psychiatres.
Chaque année, il y a en France environ 92 000 mesures d’hospitalisations psychiatriques sans consentement (soit 250 personnes par jour). L’hôpital a 12 jours, à compter de l’admission du patient, pour saisir le juge des libertés et de la détention qui validera ou non le programme de soin sans consentement.
Au cours de ces audiences, qui ont lieu deux fois par semaine, l’hôpital du Vinatier à Lyon reçoit des patients qui proviennent majoritairement des différents services d’hospitalisation et d’une unité pour les malades difficiles (U.M.D) jugés irresponsables de leurs actes. Ces audiences publiques sont partagées par quatre juges des libertés qui président tour à tour. Deux hommes et deux femmes avec des approches sensiblement différentes. Pour permettre au malade de parler librement des conditions d’hospitalisation, le psychiatre en charge du patient n’est pas présent à l’audience. L’hospitalisation sous contrainte est toujours une épreuve pour ceux qui la subissent, pour ceux qui l’initient, et ceux qui l’exercent.
Nous avons filmé 72 audiences et notre engagement s’est renforcé au contact des patients éprouvés par la maladie qui ont tenu à témoigner avec dignité et sensibilité. Ce sont avant tout des personnes qui souffrent, leurs paroles sont précieuses, pas seulement décalées ni insensées, elles sont simples et fortes et engagent leur avenir. « 12 Jours » présente 10 de ces patients.
Plus d'informations sur le site de Wild Bunch
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