Cinéma : « Bienvenue à Suburbicon », le nouveau film de George Clooney, au cinéma 6 décembre
Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle. Durant l’été 1959, tous les habitants semblent y vivre leur rêve américain. Mais, sous cette apparente tranquillité, se cache une réalité tout autre, faite de mensonge, de trahison et de violence. Un film écrit par les frères Coen, avec Matt Damon et Julianne Moore.
Les dessous de Suburbicon
Au cours de la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, la classe moyenne américaine s'installe en banlieue et investit des quartiers aux charmantes maisons abordables. Pour beaucoup de gens, le rêve américain de devenir propriétaire de sa maison devient réalité pour la première fois. « Le 'GI Bill' a permis à beaucoup d’hommes rentrés de la guerre d’acheter une jolie maison avec un garage et un jardin. Tant qu’on était blanc, on pouvait trouver un bon boulot, vivre dans un quartier agréable et fonder une famille », explique George Clooney (producteur, coscénariste et réalisateur du film).
« Ce qui est amusant, c’est d’aller explorer l’envers peu reluisant de ce décor idyllique ». « George et moi étions en train d’écrire un scénario inspiré des événements de Levittown en Pennsylvanie », raconte Grant Heslov (producteur et coscénariste). « Au cours de nos recherches, George est tombé sur un documentaire de 1957 intitulé « Crisis in Levittown ». Il s’agit de l’histoire vraie de l’arrivée de William et Daisy Meyers, la première famille afroaméricaine, à Levittown ». « Le jour de l’emménagement des Meyers, le facteur a pris Mme Meyers pour une domestique et lui a demandé si Mrs Meyers était là », révèle George Clooney. « Lorsqu’elle lui a expliqué que c’était bien elle, le facteur s’est mis à sonner chez tous les habitants du quartier, se donnant le surnom de 'Paul Revere de Levittown', pour leur demander s’ils avaient fait la connaissance de leurs nouveaux voisins. Le soir même, près de 500 personnes s’étaient rassemblées devant chez eux pour crier des insultes racistes, accrocher des drapeaux confédérés et brûler une croix sur la pelouse voisine ».
À l’époque où ils développaient cette histoire, George Clooney s’est souvenu d’un scénario que les frères Coen lui avaient envoyé en 1999, intitulé « Bienvenue à Suburbicon ». « Il s’agissait d’un thriller humoristique aux thèmes proches de ceux de « Fargo » et de « Burn after reading » : des personnages malchanceux qui prennent de très mauvaises décisions. On s’est dit qu’on voulait faire un film un peu moins comique et beaucoup plus incisif. Ça semble être le bon moment pour un film incisif ». Grant Heslov intervient : « À ce moment-là, George a eu l’idée de reprendre le scénario de « Bienvenue à Suburbicon » et de le situer à Levittown durant la semaine où les Meyers ont débarqué ».
« On a tendance à idéaliser cette période », juge Matt Damon, qui joue le rôle de Gardner Lodge, le père de famille en difficulté. « On a envie de croire que tout le monde était plus heureux, mais au fond les gens sont ce qu’ils sont, et il se passait quand même des choses affreuses ». De l’extérieur, Gardner Lodge a l’air d’un père de famille bien sous tous rapports, mais il se retrouve dépassé par les événements lorsqu’il est confronté aux malfrats de Suburbicon. « On se fait une certaine idée de mon personnage au début du film », remarque Matt Damon. « Mais on se rend compte à quel point elle était fausse à mesure qu’on le voit tenter de prendre le contrôle de la situation et échouer sans arrêt ». Gardner Lodge mène une vie apparemment paisible digne d’une peinture de Rockwell dans la ville de Suburbicon avec sa femme Rose (Julianne Moore) et leur fils Nicky (le jeune Noah Jupe). « Rose n’est pas une femme très heureuse et son mariage n’est pas des plus idylliques », explique Julianne Moore. « Elle tient son mari responsable de l’accident de voiture qui l’a condamnée à un fauteuil roulant ».
George Clooney à la réalisation
Acteur, scénariste, producteur et réalisateur, George Clooney est autant connu pour son œuvre cinématographique que pour son engagement au service de causes humanitaires.
Sa carrière en tant que comédien et cinéaste lui a valu entre autres deux Oscars et quatre Golden Globes. Quand il a obtenu sa huitième nomination aux Oscars en 2013, il est entré dans l’histoire de l’Académie : il est l’homme qui a été nommé dans le plus grand nombre de catégories différentes depuis la création de ces récompenses.
Plus d'informations sur le site de Suburbicon
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