PIP : le certificateur des prothèses ne sera pas poursuivi, l'avocat des victimes s'indigne
Le parquet de Marseille a décidé de ne pas poursuivre TÜV, l'organisme allemand qui a certifié les prothèses PIP alors même qu'elles étaient défectueuses. Une décision lourde de conséquences pour les victimes et pour l'Etat, selon leur avocat.
"Le parquet de Marseille n'est pas à la hauteur dans ce dossier." Dans Le Figaro du mardi 22 janvier, Laurent Gaudon, avocat de plusieurs centaines de femmes porteuses de prothèses PIP, clame son mécontentement. Selon le quotidien, le parquet de Marseille a choisi de ne pas poursuivre TÜV, l'organisme qui avait certifié les prothèses malgré l'utilisation d'un gel impropre à un usage médical.
"En plaçant TÜV comme victime, [le parquet] espérait que PIP ne se dédouanerait pas sur TÜV", explique Laurent Gaudon. Problème, selon l'avocat, cette décision est lourde de conséquences pour les victimes. "D'un côté, on leur dit que TÜV sera la seule entreprise à pouvoir les indemniser compte tenu de ses trop nombreuses lacunes dans sa manière d'auditer et parce que PIP est insolvable, et de l'autre, le parquet, qui est pourtant censé agir au nom des victimes, tente, par tous les moyens, de dédouaner TÜV !" s'indigne l'avocat.
Une addition de "15 millions d'euros" pour l'Etat
Ecarter TÜV du banc des accusés aura un coût pour l'Etat, explique Le Figaro, car c'est alors vers le Service d'aide au recouvrement des victimes d'infractions (Sarvi) que se tourneront les victimes pour l'indemnisation correspondant au préjudice corporel.
"D'après mes calculs, le Sarvi versera entre 1 000 et 3 000 euros, grand maximum, par victime. Sachant qu'il y a 5 000 victimes, l'addition pourrait grimper jusqu'à 15 millions d'euros pour l'Etat", affirme l'avocat des plaignantes.
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