Plus de 80 morts dans Homs bombardé par l'armée syrienne
Les troupes de Bachar Al-Assad mènent des opérations dans d'autres villes rebelles, où plusieurs civils ont également été tués.
Les troupes syriennes continuent de s'acharner avec une rare violence sur Homs, bastion de la contestation au régime de Bachar Al-Assad. Depuis six jours, la ville est noyée sous une pluie de bombes. Au total, plus de 80 personnes sont mortes jeudi 9 février. Parmi elles, "57 civils ont été tués dans de violents bombardements sur Homs, dont 35 dans le quartier de Baba Amro, et 11 (...) dans le pilonnage de leurs maisons dans le quartier d'Inchaat", a décompté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) jeudi. Entre samedi et le mercredi suivant, plus de 400 civils y ont été tués, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Des images amateurs montrent une attaque des insurgés syriens contre un blindé :
Blessés abandonnés dans les rues
Des témoignages recueillis par l'ONG Human Rights Watch (HRW) (lien en anglais) font état de dizaines de corps entassés dans un hôpital, de personnes mourant abandonnées dans les rues faute de secours, d'une population vivant traquée par les forces de sécurité, d'un manque drastique de médicaments et de nourriture.
Outre Homs, les troupes mènent des opérations contre d'autres foyers de la contestation, comme à Deir Ezzor (est), Zabadani et Madaya, à 40 km au nord de Damas, Khaldiyé, Idleb (nord-ouest), et des villes de la province de Deraa (sud). Là encore, plusieurs personnes ont été tuées. A Alep, dans le nord, deux attaques à l'explosif ont fait au moins onze morts et plusieurs blessés vendredi.
Appel à manifester vendredi
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déploré jeudi que le régime syrien semble à tout prix déterminé à tuer ses propres citoyens. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé que le Conseil de sécurité examinerait bientôt une demande de la Ligue arabe suggérant une "mission conjointe en Syrie, avec un émissaire spécial commun". Il a estimé que le veto russo-chinois au projet de résolution présenté aux Nations unies par les Arabes et les Occidentaux, prévoyant une transition démocratique, allait encourager la répression. Celle-ci a fait environ 6 000 morts depuis le mois de mars, selon le ministère des Affaires étrangères français, Alain Juppé.
Vendredi, comme chaque semaine depuis le début de la contestation, les militants pro-démocratie ont appelé à manifester vendredi en masse. Ils entendent dénoncer l'appui de Moscou au régime du président Al-Assad et le veto russo-chinois.
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