A Béziers, Eric Zemmour fait son show avec son ami Robert Ménard
L'essayiste était invité pour "libérer la parole" dans la ville. Entre son traditionnel discours sur l'immigration et son combat contre la "propagande" d'"Hélène et les garçons", récit de cette conférence.
Robert Ménard veut "libérer la parole" dans sa ville de Béziers (Hérault). Elu en mars avec le soutien du FN, l'ancien journaliste a accueilli, jeudi 16 octobre, son "ami" Eric Zemmour. A l'occasion de la sortie du livre de ce dernier, Le suicide français, l'essayiste était invité à disserter dans le cadre d'un cycle de conférences "pour faire entendre ceux qui pensent autrement que les médias dominants".
Francetv info fait le récit de cet événement, qui a été abondamment promu dans la ville grâce au journal municipal et de nombreuses affiches disséminées dans les rues.
Avec Robert Ménard, "une histoire d'engueulades et d'amitié"
"On s'était jurés que je viendrais s'il était élu", raconte Eric Zemmour, débarqué par TGV de Paris, cité par Le Monde (article payant). Robert Ménard a tenu sa promesse et accueilli en grande pompe l'essayiste dans sa commune. "Tu es ici chez toi", lui lance Robert Ménard, en guise d'introduction à la conférence, rapporte Metronews.
Les deux hommes se connaissent bien. "Robert et moi, on s'est connus sur un plateau de Ruquier, explique Eric Zemmour dans Le Monde. Il était 'droit-de-l'hommiste', moi j'ai toujours pensé que l'ingérence était un nouveau colonialisme. On s'est engueulés, puis on est devenus amis."
Dans la salle, Gilbert Collard et un ancien de l'OAS
Dans la salle qui accueille la conférence, des centaines de personnes se sont installées, applaudissant bruyamment l'essayiste polémique, selon Le Monde. Des habitants, bien entendu, mais aussi un élu : le député du Rassemblement bleu Marine Gilbert Collard est installé au premier rang, note Metronews.
Mediapart (article payant) a remarqué la présence d'une autre personnalité, bien moins connue du grand public : André Troise, capitaine de l'armée française qui avait rallié l'OAS. L'homme a été condamné à mort par un tribunal d'exception et a passé cinq ans dans la clandestinité, raconte le site. Aujourd'hui, il salue la venue dans la ville d'Eric Zemmour, "un journaliste courageux, honnête et responsable", malgré les protestations "des gauchos, des socialistes, enfin des racailles".
"Il faut arrêter de penser qu'on ne doit pas déraper"
Face à son public, Eric Zemmour a développé un discours on ne peut plus traditionnel. La France, c'était bien mieux avant, à entendre l'essayiste, qui s'en prend à ses "confrères" journalistes. "Aujourd'hui, ils se confinent trop exclusivement dans l'information, et les politiques ne savent plus écrire, estime-t-il, cité par Le Monde. Lui préfère mélanger "le journalisme, la politique et la littérature dans cette vieille tradition française [qu'il] admire tant".
"On nous sanctionne si l'on est trop machiste, trop raciste, ou trop homophobe", déplore le chroniqueur, rapporte Metronews. Trop c'est trop pour Eric Zemmour, qui
appelle l'assistance à ne "plus se laisser intimider" : "Il faut arrêter de penser qu'on ne doit pas déraper et penser la France telle qu'on la veut vraiment."
La "propagande" d'"Hélène et les garçons"
Pour illustrer son propos, Eric Zemmour a choisi de développer l'un de ses thèmes de prédilection : l'immigration. "La vérité, c'est qu'on organise des transferts de population", accuse l'essayiste. Critiqué pour citer des statistiques parfois inexactes, il dénonce les vérifications faites par les médias comme France 2. "La discussion est vaine, estime Eric Zemmour. Il suffit d'aller dans la rue."
Et le chroniqueur d'accuser les médias et les artistes, pourvoyeurs de "propagande", rapporte Metronews. Plus belle la vie, le feuilleton quotidien de France 3 par exemple. Hélène et les garçons, la sitcom des années 1990 aussi. "On a demandé aux hommes d'être des femmes comme les autres, de discuter pendant des heures d'amourettes comme elles, dénonce Eric Zemmour. On a conquis la tête des gens. On a basculé dans un autre monde."
Côté musique, Cookie Dingler ne trouve pas grâce à ses oreilles, avec sa Femme libérée. "Les femmes ont voulu elles aussi faire l'amour comme les hommes, sans toujours avoir de sentiments", déplore Eric Zemmour. Ne lui parlez pas non plus de Daniel Balavoine, "ce militant d'extrême gauche". Et surtout pas de sa chanson L'Aziza, ce titre "qui disait : 'Tu peux venir ici, il n'y a aucun problème'." Pour Eric Zemmour, c'est sûr : "C'était mieux à l'époque de Chateaubriand."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.