Accord PS-EELV : la candidature de Cécile Duflot à Paris suscite la colère du maire, Bertrand Delanoë
Le maire de Paris Bertrand Delanoë et sa première adjointe Anne Hidalgo ont eu une violente confrontation avec la première secrétaire du PS Martine Aubry mardi soir à propos de la candidature de Cécile Duflot dans la capitale aux législatives.
L'accord PS/EELV signé mardi n'a pas fait que des heureux. Dans la soirée, au siège du PS, une violente altercation a opposé le maire de Paris Bertrand Delanoë, appuyé par sa première adjointe Anne Hidalgo, à la première secrétaire Martine Aubry. Selon plusieurs participants à la réunion du bureau national (BN), la dispute tournait autour de la candidature de Cécile Duflot dans la capitale aux législatives.
"Ca a été très chaud", a affirmé un témoin. "C'était de la folie", a confié un autre, décrivant comment le ton était monté très haut lorsque le BN du PS a décidé d'attribuer aux écologistes la 6e circonscription de Paris.
La secrétaire nationale d'EELV a confirmé dans un entretien au "Parisien" de mercredi sa candidature en 2012 dans cette circonscription, actuellement détenue par la socialiste Danièle Hoffman-Rispal.
Furieux de ce "parachutage", M. Delanoë est sorti de la salle de réunion laissant exploser sa colère dans la cour du PS : "Ils me prennent vraiment pour un con, ils se foutent de ma gueule", a lancé le maire de la capitale, selon un témoin.
Anne Hidalgo et Martine Aubry se sont ,quant à elles accusé, mutuellement de mentir sur les circonstances de l'attribution aux écologistes de la 6e circonscription parisienne.
Le face à face entre les deux femmes, pourtant très proches - Anne Hidalgo était porte-parole de Martine Aubry pendant la campagne des primaires PS - a été extrêmement tendu, a-t-on rapporté.
Manque de transparence ?
Sur Twitter, la première adjointe de M. Delanoë a diffusé mardi dans la soirée. Le maire de Paris y explique qu'il conteste l'accord "tel qu'il a été soumis au bureau national" et déplore l'exclusion de facto des deux députés sortants PS - Danièle Hofman-Rispal et Serge Blisko - dans les circonscriptions réservées désormais à EELV.
En sortant du BN, M. Delanoë, très remonté, avait averti devant micros et caméras : "Ca a été voté, mais ma liberté reste entière. Mes principes démocratiques de transparence, de respect des électeurs, d'une certaine manière de faire de la politique, ça, ça n'est jamais négociable avec personne", a-t-il dit, s'affirmant déterminé "à lutter contre les parachutages et les espèces de tripatouillages".
Le maire de Lyon Gérard Collomb a lui aussi affirmé au terme du BN qu'il n'acceptait pas l'accord : "Il est clair que sur Lyon, cet accord ne me va pas. Ca serait renier ce que j'ai fait pour implanter le PS sur Lyon" et "la politique que je mène dans cette ville", a-t-il prévenu.
M. Collomb ainsi qu'Anne Hidalgo ont voté contre l'accord qui a toutefois été adopté à une large majorité : 33 voix contre 5. M. Delanoë siége au BN, mais n'y vote pas.
Sur Twitter, la nouvelle du clash n'a pas échappé à la député de Meurthe-et-Moselle, Valérie Rosso-Debord (UMP). "Ça promet !", a-t-elle lancé.
Dans la foulée, le ministre de l'industrie, Eric Besson, ancien responsable socialiste qui avait quiitté son camp pour rejoindre Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2007, a dénoncé : "Tout ce que j'exècre. Déni de la réalité, obscurantisme, démagogie, perte compétitivité, gabegie financière", écrit-il.
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