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Vidéo Damien Abad accusé de tentative de viol par une élue : "Cela n'a aucun sens de dire que c'est un coup politique", assure son avocate

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Article rédigé par franceinfo
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"Ça fait douze ans qu'elle en parle de son agression", affirme l'avocate de la troisième femme qui accuse Damien Abad. C'est la culpabilité de ne pas avoir empêché d'autres agression qui l'a poussée.

Maître Raphaële Bialkiewicz, avocate de Laëtitia (pseudo), une autre femme qui déclare avoir subi une tentative de viol en 2010, de la part du ministre des Solidarités, Damien Abad, a assuré jeudi 16 juin sur franceinfo que sa cliente n'avait pas "d'agenda politique" alors que ces nouvelles révélations interviennent entre les deux tours des législatives. Après les témoignages de Chloé et Margaux dans Mediapart [article payant] fin mai, cette "élue centriste" dit avoir été victime d'une tentative de viol en 2010 lors d'une fête au domicile de Damien Abad. Le ministre dément les faits.

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"Est-ce qu'il y a un agenda politique pour ma cliente ? La réponse est évidemment non", explique-t-elle. "Elle n'a pas d'agenda politique. J'insiste, ça n'est pas sa position et elle tient à le faire dire", ajoute-t-elle. Maître Raphaële Bialkiewicz a un argument pour convaincre : "C'est d'autant plus flagrant qu'en fait, ma cliente est poussée à témoigner par des membres du parti de Damien Abad [il a été membre du Nouveau centre] qui sont au courant des faits. Plusieurs témoins qu'a pu entendre Mediapart sont membres du parti de Damien Abad. Cela n'a aucun sens de dire que c'est un coup politique", explique-t-elle. Elle cite notamment la maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré.

"Il faut que parles, c'est ton devoir de citoyenne"

Laetitia a souhaité prendre la parole à la suite de la parution des témoignages de Chloé et de Margaux dans Mediapart le 31 mai : "Ma cliente est assaillie par la culpabilité, la culpabilité de ne pas avoir parlé plus tôt et empêché l'agression de Chloé", explique-t-elle. "Ça fait douze ans qu'elle en parle de son agression dans son milieu personnel, dans son milieu professionnel, et on l'incite à parler. Quand l'article de Mediapart paraît, on lui dit il faut que tu parles. Il faut absolument que tu parles, tu dois parler. C'est ton devoir de citoyenne."

Laetitia n'a pas porté plainte à ce jour. Maître Raphaële Bialkiewicz n'a pas souhaité dire si elle le fera : "Le chemin d'une plainte pour une victime de violences sexuelles ou sexistes, c'est un chemin de croix. C'est dur, c'est long, c'est ardu, c'est difficile", assure-t-elle.

La Première ministre Élisabeth Borne avait assuré le 22 mai, après les premières révélations de Mediapart, "que s'il y avait de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, nous tirerions toutes les conséquences de cette décision".  Selon l'avocate, Laetitia "avait envisagé d'écrire" à Élisabeth Borne avant d'accepter de répondre aux questions de Mediapart. "Je peux vous dire qu'effectivement, il y avait un projet de lettre à Élisabeth Borne qui avait été fait. Et effectivement, la position d'Élisabeth Borne, elle marque", a-t-elle déclaré. Interpellée par une femme sur un marché, la Première ministre a refusé de se "prononcer sur la base de témoignages anonymes".

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