Cet article date de plus de cinq ans.

Comment va se dérouler la détention de Patrick Balkany à la prison de la Santé ?

Le maire de Levallois, qui s'apprête à passer sa première nuit en détention vendredi, aura droit à une cellule située à un étage bien particulier, autrefois appelé "quartier des VIP".

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une cellule de la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, le 28 juin 2018, quelques mois avant la réouverture de l'établissement. (GERARD JULIEN / AFP)

Aussitôt condamné, aussitôt incarcéré. Moins d'une heure après le prononcé de sa peine de quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale, le maire Les Républicains de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, a été écroué à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, vendredi 13 septembre. Voici ce qui attend désormais le détenu âgé de 71 ans.

Un étage réservé aux "vulnérables"

Patrick Balkany ne sera pas au contact des détenus "ordinaires" durant son incarcération. "Il va être placé à 'l'étage des vulnérables', qui est l'équivalent de ce que l'on appelait avant le 'quartier des VIP', explique à franceinfo la déléguée locale du syndicat pénitentiaire Ufap, Nadia Labiod. On y trouve une dizaine de détenus, notamment des policiers, qui seraient en danger au milieu des autres détenus."

C'est à cet étage qu'a été incarcéré Alexandre Benalla.

Nadia Labiod, syndicaliste Ufap

à franceinfo

L'élu des Hauts-de-Seine ne passera pas non plus par la case "quartier arrivants", dans les deux étages situés sous sa cellule. "C'est une étape d'habitude incontournable, qui dure de deux à 10 jours et qui permet de détecter le profil de la personne que l'on reçoit", explique la secrétaire locale de FO Pénitentiaire, Ingrid Durimel.

Une vie de détenu presque ordinaire

Les premiers pas de Patrick Balkany devraient être marqués par une rencontre avec la direction de la maison d'arrêt, ainsi qu'avec le personnel médical de l'établissement. Le maire de 71 ans passera ensuite l'essentiel de ses journées dans une cellule individuelle d'environ 9 m2. "Comme tout le monde, il aura un lit, des toilettes, une douche, des plaques chauffantes et la possibilité de payer pour avoir la télévision, le téléphone fixe et un frigo", détaille la syndicaliste Ingrid Durimel.

Il fera sa promenade sur un temps réservé aux vulnérables, sans contact avec les détenus des autres quartiers.

Ingrid Durimel, syndicaliste FO

à franceinfo

L'élu aura accès à la bibliothèque située dans les étages inférieurs, ainsi qu'à une salle de sport et à quelques activités. La Santé, qui a rouvert ses portes en janvier, a été entièrement rénovée et est "désormais l'une des prisons les plus modernes de France", selon sa directrice, Christelle Rotach.

Une remise en liberté rapide ?

Rien ne garantit que Patrick Balkany passe effectivement les quatre prochaines années de sa vie en prison. "Nous allons rapidement faire appel de la condamnation et déposer une demande de remise en liberté", indique à franceinfo Antoine Vey, l'un des avocats du maire de Levallois. Cette demande de libération a en effet été déposée dès vendredi. La chambre de l'instruction aura deux mois pour statuer. "On peut espérer ne pas avoir à attendre deux mois, mais nous n'avons pas la maîtrise du délai", précise Antoine Vey.

Un retour au tribunal le 18 octobre

Patrick Balkany peut déjà cocher une première date sur le calendrier de sa cellule : il a de nouveau rendez-vous devant les juges, le 18 octobre, pour la décision concernant le second volet de son procès. Sept ans de prison ferme ont été requis à son encontre pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption passive et prise illégale d'intérêts", avec mandat de dépôt. Si le tribunal suit ces réquisitions (comme ce fut le cas ce vendredi), et même s'il a bénéficié d'une remise en liberté entre-temps, il retournera en détention.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.