Affaire Bettencourt : le juge Gentil soupçonné de liens avec une experte
Le magistrat bordelais serait lié avec une médecin qui a expertisé Liliane Bettencourt, selon "Le Parisien / Aujourd'hui en France" dans son édition de jeudi. Ce qui remet en cause l'impartialité du magistrat.
Coup de tonnerre sur l'affaire Bettencourt. Le juge Gentil, qui instruit la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, serait lié à l'un des experts, selon Le Parisien/Aujourd'hui en France (article payant) dans son édition du jeudi 29 mai. Des révélations qui mettent en cause l'impartialité du juge d'instruction, pourtant réputé professionnel et droit. Francetv info répond aux questions soulevées par ces informations.
Que révèle "Le Parisien" ?
Selon le quotidien, la professeure Sophie Gromb, qui a expertisé Liliane Bettencourt avec le juge Jean-Michel Gentil en 2011, serait une amie proche du magistrat bordelais. Cette chef du service de médecine légale du CHU de Bordeaux et experte en médecine légale du vivant auprès de la Cour de cassation aurait même été le témoin de mariage du juge en 2007.
Leur expertise avait fait remonter le début de l'affaiblissement mental de la milliardaire à septembre 2006. Elle avait été validée par la justice en novembre 2011 et le juge des tutelles de Courbevoie avait alors placé l'octogénaire sous la tutelle de sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, et de ses petits-fils.
Pourquoi cela pose problème ?
Comme l'explique le quotidien, rien n'interdit à un juge de désigner un ami comme expert. Toutefois, des juristes interrogés par le journal estiment que cela constitue une faute déontologique de la part du juge. L'un d'eux résume : "Cela met évidemment en cause son impartialité et la validité de son expertise." La situation pourrait même aboutir au dessaisissement de Jean-Michel Gentil dans cette affaire où douze personnes, dont Nicolas Sarkozy, sont poursuivies.
Comment se défendent le juge et l'experte ?
Si le juge Jean-Michel Gentil n'a pas répondu au quotidien, la médecin légiste a elle réagi dans Le Parisien. "Cela relève de la vie privée des gens, je ne vous répondrai pas", indique-t-elle dans les colonnes du journal. De son côté, l'avocat du juge assure ne pas être au courant de cette amitié.
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