Sarkozy sort de son silence sur Facebook : un choix stratégique
Pour sa première prise de parole depuis sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt pour abus de faiblesse, Nicolas Sarkozy a choisi le fameux réseau social. Un mode de communication qui présente au moins 3 avantages.
Il avait un temps envisagé une interview télévisée, mais c'est finalement sur le réseau social Facebook que Nicolas Sarkozy a choisi de s'exprimer pour la première fois depuis sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt. Il a laissé un court message sur sa page lundi 25 mars. Un choix stratégique qui présente au moins trois avantages.
1 Etre présent tout en évitant les médias
En s'exprimant sur Facebook, Nicolas Sarkozy peut faire passer son message sans avoir à faire face aux questions des journalistes. Cela "lui permet d'intervenir sur la place publique sans intervenir dans le débat public", explique Christian Delporte, professeur à l'université de Versailles, spécialiste de la communication politique interrogé par le Figaro. "C'est une communication extrêmement bien pensée, d'autant que ce dispositif protège l'image de l'ancien chef de l'État, qui réserve la télévision à une annonce plus importante", note pour sa part le communicant Philippe Moreau Chevrelet sur le site participatif Leplus.fr.
2 Employer le registre affectif
"Je veux remercier du fond du cœur tous ceux qui ont tenu à me témoigner de leur confiance", écrit Nicolas Sarkozy dans la première phrase de son message. On le voit, Facebook lui donne l'opportunité de jouer le sentiment de proximité en s'adressant directement à ses fans, ceux qui "aiment" sa page. "Il joue d’un lien affectif, qu’il veut renouer. Cela rappelle d’ailleurs un peu son message publié juste après sa défaite, le 6 mai 2012, très personnel", commente Arnaud Mercier, spécialiste de la communication interrogé par Europe1.fr. D'ailleurs "il signe de ses deux initiales, N.S, comme à des intimes", observe Les Echos.
3 Jouer la carte de la modernité
Troisième atout présenté par Facebook : cela permet d'afficher une image "dans le vent" et garantit un partage immédiat. Claude Guéant a d'ailleurs fait remarquer sur LCI qu'il s'agissait d'un mode de communication "moderne". Nicolas Sarkozy "sanctifie l’idée que les réseaux sociaux sont suffisamment installés dans les foyers français pour se permettre cela. Et il sait en plus qu’il va faire le buzz", explique Arnaud Mercier sur Europe1.fr. Sorte de prologue à une autre sortie qui ne devrait pas passer inaperçue : l'ancien président est attendu mercredi à Bruxelles pour y remettre la Légion d'honneur au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
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