Affaire Tapie : si l'arbitrage est annulé, son avocat compte demander entre 4,5 et 17 milliards d'euros
Dans une interview accordée au "Parisien", Me Maurice Lantourne affirme avoir des pièces prouvant que l'homme d'affaires a été trompé par le Crédit lyonnais lors de la vente d'Adidas en 1995.
Il est lui aussi mis en examen pour "escroquerie en bande organisée". Dans une interview au Parisien, dimanche 30 juin, l'avocat de Bernard Tapie, Maurice Lantourne, se défend. Il affirme avoir apporté aux juges, lors de sa garde à vue, "des pièces accablantes montrant combien Bernard Tapie a été trompé par le Lyonnais".
Ces pièces "apportent la preuve que [la banque] avait utilisé (…) des sociétés offshore, où elle ne payait donc pas d’impôt, et ce afin de camoufler sa prise de contrôle à 100% d’Adidas et de capter ainsi la plus-value qui aurait dû revenir à Tapie", précise Maurice Lantourne, qui nie avoir jamais rencontré de responsables à Bercy ou à l'Elysée.
"Le recours contre l'arbitrage est infondé en droit"
"Nous pouvions alors demander entre 4,5 milliards d'euros, valeur d’Adidas en 1995, et 17 milliards valeur actuelle", explique l'avocat, qui annonce travailler à engager une procédure pour récupérer ces sommes si l'arbitrage était annulé. "Une fois qu'on aura analysé tout le dossier, on verra que l'arbitrage était le meilleur moyen pour le CDR [Consortium de réalisation] de finaliser ce contentieux avec le moins de risque possible", affirme-t-il.
Le même jour, les avocats de Bernard Tapie ont publié un communiqué estimant que le recours du Consortium de réalisation, contre l'arbitrage était "infondé en droit comme en fait". Pour le CDR, l'enquête pénale a "révélé l'existence d'indices graves et concordants permettant de considérer que l'arbitrage a été entaché de fraude". Faux, ont répliqué deux des conseils de Tapie, Jean-Georges Betto et Christophe Seraglini. "Ce recours montre que la justice pénale a été instrumentalisée pour donner du crédit à ce que le CDR appelle lui-même seulement des 'indices' de fraude", estiment-ils. Pour eux, le recours ne se fonde que sur des articles de presse et des mises en examen "qui ne signifient en aucune manière une culpabilité".
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