L'inspecteur des impôts à l'origine de l'affaire Cahuzac raconte
Trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité, c'est ce que risque Jérôme Cahuzac jeudi 8 décembre. La fraude fiscale a été découverte par hasard par Rémy Garnier, un inspecteur des impôts.
Ce paisible retraité n'a jamais été inactif. Dans son atelier, Rémy Garnier travaille avec soin et précision comme il a toujours bâti ses dossiers. En 2007, cet inspecteur des impôts du sud-ouest du pays avait trouvé le premier la trace d'un compte en Suisse d'un certain Jérôme Cahuzac. Fonctionnaire zélé et placardisé, il avait meublé ses journées de désoeuvrement en faisant des recherches grâce au nouveau logiciel de l'administration fiscale. "Je tape Jacques Chirac. Réponse : ce dossier n'est pas accessible. Idem pour François Hollande. Je tape Jérôme Cahuzac. Bingo : le dossier est accessible", raconte Rémy Garnier au micro de France 3.
"Une belle connerie"
Il informe ses supérieurs des soupçons qui pèsent sur Jérôme Cahuzac, à l'époque député-maire de Villeneuve-sur-Lot. "La hiérarchie me convoque et me dit : monsieur Garnier, vous avez encore fait une belle connerie", confie-t-il. L'inspecteur des impôts est sanctionné, muté, harcelé et fait l'objet de plusieurs contrôles fiscaux. Cinq ans plus tard, l'affaire Cahuzac éclate. Malgré les dénégations du ministre du Budget, l'existence du compte en Suisse est établie. Rémy Garnier avait raison. L’État a été condamné à lui verser plus de 120 000 euros en dédommagement du préjudice de carrière. Aux législatives, il sera le candidat du mouvement de Jean-Luc Mélenchon à Villeneuve-sur-Lot, l'ancien fief de Jérôme Cahuzac.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.