Financement libyen de la présidentielle : Carla Bruni-Sarkozy entendue comme "mise en cause" après la rétractation de Ziad Takieddine
Carla Bruni a été convoquée jeudi 2 mai dans la matinée pour être entendue en audition libre comme mise en cause dans le cadre de l'information judiciaire relative aux conditions de la rétractation de Ziad Takieddine, a appris jeudi franceinfo de source judiciaire. La femme de Nicolas Sarkozy a été entendue dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Cette audition est terminée, a appris franceinfo de sources concordantes. Arrivée à 9 heures, elle a été entendue pendant cinq heures.
Selon les informations de franceinfo, il n'y a pas de poursuites judiciaires à ce stade. À l'issue de son audition, la femme de Nicolas Sarkozy pouvait être mise en examen, être placée sous le statut de témoin assisté, être convoquée ultérieurement en vue de ces deux motifs ou bien repartir sans conséquences judiciaires.
Paul Mallet et Benoît Martinez, avocats de Carla Bruni-Sarkozy, confirment que leur cliente "s’est rendue ce matin comme convenu à une audition libre qui a duré près de trois heures". Ils ajoutent : "Au cours de cette audition qui s'est déroulée dans un climat serein, elle a pu apporter l'ensemble des éclairages et explications utiles".
Ziad Takieddine accuse Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens. En novembre 2020, l'intermédiaire franco-libanais, principal témoin à charge contre l'ancien président depuis 2012, s'était rétracté sur BFMTV et Paris Match en déclarant que l'ex-chef de l'État n'avait "pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle" de 2007 de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi. En fuite au Liban, pour échapper à sa condamnation dans l'affaire Karachi, Ziad Takieddine était revenu sur ses propos deux mois plus tard devant les magistrats instructeurs.
Une information judiciaire a été ouverte en mai 2021 pour "subornation de témoin", "association de malfaiteurs en vue de commettre le délit d’escroquerie en bande organisée" et "escroquerie en vue de commettre le délit de corruption de personnels judiciaires étrangers". Début octobre, Nicolas Sarkozy avait été mis en examen dans ce dossier pour "recel de subornation de témoin" et "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée". Il conteste les faits.
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