Takieddine à nouveau entendu sur le financement de la campagne Balladur
L'homme d'affaires franco-libanais a été auditionné toute la journée par le juge Renaud Van Ruymbeke. Il a nié être impliqué dans des retraits d'argent en espèces suspects découverts en Suisse.
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été de nouveau interrogé mercredi 11 avril dans le cadre de l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi. Cette enquête a mis au jour des mécanismes occultes qui pourraient avoir financé illégalement la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
Lors de son audition, Ziad Takieddine, mis en examen depuis fin 2011, a nié être impliqué dans des retraits d'argent en espèces suspects découverts en Suisse, selon l'agence Reuters. Ces importants retraits d'espèces se situent dans une période proche d'un versement, toujours en espèces, de dix millions de francs (1,5 million d'euros) sur les comptes de la campagne Balladur, en avril 1995.
L'hypothèse de travail du juge est qu'une partie de cet argent, cheminant sur des comptes off-shore ouverts notamment au Luxembourg sur consigne supposée de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget de l'époque, a été retirée en espèces pour être réacheminée vers Paris afin de financer la campagne d'Edouard Balladur.
Un ancien ami de Takieddine impliqué ?
Ziad Takieddine a ajouté mercredi que son ancien ami libanais Abdul Rahman Al-Assir était impliqué. Selon les documents qu'il a cités, l'argent suspect est sorti d'un compte d'Abdul Rahman Al-Assir, est ensuite parti au Koweït, puis a été retiré en espèces. Les juges cherchent maintenant à retrouver cet ami.
L'avocate de Ziad Takieddine, Me Samia Maktouf, s'est exprimée à l'issue de l'audition. Selon les documents qu'elle a consultés, "les versements [en espèces] ont eu lieu en plusieurs fois". Le premier, de 10 millions de francs, a été versé le 2 mai 1995 et "d'autres, moins importants, ont été également versés en mai".
Selon Samia Maktouf, le juge a confirmé qu'un mandat d'arrêt avait été lancé dans le cadre d'autres affaires contre Abdul Rahman Al-Assir. Ziad Takieddine l'avait rencontré à l'université, mais nie avoir été son associé. Abdul Rahman Al-Assir et Ziad Takieddine étaient, selon d'autres dépositions versées au dossier, imposés comme intermédiaires par le camp Balladur dans les contrats d'armement saoudien et pakistanais.
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