Trafic d'influence : l'avocat de Sarkozy et un haut magistrat en garde à vue
Ces convocations se tiennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 26 février.
L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et, le haut magistrat Gilbert Azibert, en poste au parquet général de la Cour de cassation, ont été placés en garde à vue, lundi 30 juin, rapporte Le Monde. Thierry Herzog est arrivé en début de matinée à la Direction de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine), où sont prévues des auditions sur l'affaire de trafic d'influence et de violation du secret de l'instruction visant l'avocat ainsi que son client Nicolas Sarkozy. Gilbert Azibert a, lui, été interpellé à son domicile bordelais, selon une source proche du dossier. Un autre avocat général à la Cour de cassation, Patrick Sassoust, est également entendu sous le régime de la garde à vue dans ce dossier.
Ces convocations se tiennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 26 février. L'enquête avait été lancée sur la base de conversations téléphoniques entre Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy, placé sur écoutes sur décision de juges financiers qui enquêtent sur des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Ces échanges entre les deux hommes ont conduit la justice à soupçonner, par ailleurs, qu'ils tentaient d'obtenir auprès de Gilbert Azibert, des informations confidentielles sur l'ancien chef de l'Etat dans une procédure le concernant, en échange d'une promesse d'intervention pour un poste de prestige.
Plusieurs proches de Sarkozy aussi placés sur écoute
Les enquêteurs soupçonnent également Nicolas Sarkozy d'avoir été informé qu'il était sur écoute dans l'enquête sur le financement libyen. L'ex-président étant avocat, le conseil de l'ordre avait été nécessairement informé de cette mesure décidée par les juges en septembre 2013. Plusieurs de ses proches ont aussi été placés sur écoute, comme Claude Guéant, Brice Hortefeux ou encore l'ancien préfet de police et patron de la police nationale Michel Gaudin, désormais directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy.
Dans ses échanges téléphoniques, Michel Gaudin tente en vain d'obtenir des renseignements sur l'enquête sur le financement libyen auprès du patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Les policiers de l'office anticorruption de la Direction centrale de la police judiciaire ont mené début mars des perquisitions, notamment au domicile et au cabinet de Thierry Herzog, y saisissant son téléphone et du matériel informatique.
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