: Vidéo A Marseille, l'étonnante proximité du maire Jean-Claude Gaudin avec FO
Pendant de longues années, le maire Jean-Claude Gaudin a affiché sa proximité avec Force ouvrière, majoritaire à la Ville de Marseille. Aurait-il répondu favorablement aux demandes du syndicat en vue d’acheter la paix sociale ? "Pièces à conviction" a enquêté.
La mairie de la deuxième ville de France aurait-elle acheté la paix sociale en octroyant des avantages à ses employés ? Gaston Defferre, maire PS de 1953 à 1986, aurait initié un "pacte" avec le syndicat Force ouvrière il y a une cinquantaine d’années. Et ce "pacte" aurait perduré sous la mandature de Jean-Claude Gaudin, maire LR qui règne sur la cité depuis vingt-trois ans.
Jusqu’à peu, ce dernier ne cachait pas sa proximité avec l’organisation majoritaire à la ville et à la communauté urbaine. Assistant au congrès annuel de la section Territoriaux de Force ouvrière en 2011, il déclarait en effet : "Je souhaite que votre congrès soit une belle réussite. D’ailleurs si j’y viens, c’est que je le souhaite. Si j’y viens, c’est que je veux vous parler les yeux dans les yeux, ayant pendant quatorze ans toujours répondu favorablement à ce que FO me demandait."
"J’ai respecté le syndicat qui est le plus important"
Un maire, en charge de l’intérêt public, peut-il afficher une telle proximité avec un syndicat ? Pour "Pièces à conviction", la journaliste Delphine Lopez a obtenu un entretien avec Jean-Claude Gaudin, et lui a montré les images de cette intervention. Sa réaction ? "Oh, ça fait maintenant plus de quatorze ans, ça fait vingt-trois ans ! (…) Je pense que dans les cinquante dernières années, et même peut-être un peu plus, j’aurais été le maire qui aura été le plus généreux et le plus attentif à l’évolution du personnel de la ville de Marseille. J’ai entendu dire plein de choses, sur la cogestion, et ceci, cela… Il y a un respect mutuel. Il y a un dialogue franc et loyal qui quelquefois est abrupt, mais j’ai respecté le syndicat qui est le plus important."
"En échange, ils ne font pas de grève au nom de l’idéologie"
Jean-Claude Gaudin aurait-il accédé à des demandes particulières de Force ouvrière ? "FO demande mille et une choses en permanence, répond le maire. Ils demandent des jours de congé, les jours de congé du maire, ils aimeraient en avoir un peu plus… mais en échange, ils ne font pas de grève au nom de l’idéologie." Jusqu’à quel point Force ouvrière pèserait-il sur les choix de la ville ?
Extrait de "Panique à la mairie : quand les élus dérapent", à voir dans "Pièces à conviction" mercredi 14 novembre 2018.
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