Anne Hidalgo en Polynésie : "Il y a un malaise et un manque de transparence", dénonce la maire du 5e arrondissement de Paris

Contrairement à Rachida Dati, Florence Berthout ne demande pas que la justice se saisisse de l'affaire mais plutôt que ce genre d'emplacement soit "encadré", que la maire de Paris communique son agenda "comme n'importe quel homme politique qui part".
Article rédigé par franceinfo
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Florence Berthout, la maire du Ve arrondissement de Paris. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il y a un malaise", convient mardi 14 novembre sur franceinfo Florence Berthout, maire (Horizons) du 5e arrondissement de Paris, et conseillère de la capitale, quelques heures avant l'ouverture du Conseil de Paris. La question du voyage de la maire, Anne Hidalgo, en Nouvelle-Calédonie et Polynésie, du 16 octobre au 5 novembre dernier, sera discutée. Anne Hidalgo s'est rendue outre-mer du 16 au 21 octobre, dans le cadre de ses fonctions, avant un voyage à titre privé, du 21 octobre jusqu'au 5 novembre, qu'elle a financé personnellement.

"Je suis maire et il n'y a pas une journée où on ne me parle pas de ce déplacement", affirme Florence Berthout. L'élue du 5e arrondissement dénonce un "manque de transparence" et pointe du doigt la "motivation : c'est ça qui est le plus choquant. Est-ce que franchement il y a un lien direct entre les intérêts de la Ville et un déplacement qui est en fait une visite sur un site de surf [le spot de Teahupoo, choisi pour les JO de Paris 2024] ?" où finalement Anne Hidalgo s'est fait représenter par son adjoint, interroge l'élue. Florence Berthout rappelle qu'en outre, le site en question "suscite de vives oppositions locales sur le terrain de la biodiversité, qu'Anne Hidalgo est censée défendre".

"Un problème d'ordre moral"

"Ce qui pose sujet, tacle la maire du 5e arrondissement, c'est à la fois la motivation, le coût, le contexte et la durée". À ce sujet, la Commission de déontologie de la Ville de Paris estime qu'aucun fonds public n'a été utilisé à des fins privées et que ce voyage était "régulier sur le plan déontologique". Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40 955 euros, et les frais d'hébergement et de restauration à 18 545 euros, conformément aux pratiques en vigueur dans les trois fonctions publiques territoriales, affirme la Ville. Cependant, "le coût, dans une période difficile pour les Parisiens, peut paraître exorbitant, de même que la délégation qui accompagne", répond Florence Berthout.

La maire du 5e arrondissement reconnaît qu'elle n'a "rien de particulier à redire à cela, ce n'est pas illégal, mais c'est un problème d'ordre moral et de manque d'encadrement des déplacements". Selon Florence Berthout, "il faut encadrer tout cela, ça évitera à l'avenir de vaines polémiques qui retombent sur tout le monde". A contrario de Rachida Dati, présidente (LR) du groupe d'opposition Changer Paris, et maire du 7e arrondissement, qui demande à "la justice de s'en saisir", Florence Berthout n'a pas cette requête, mais exige que "la maire nous donne des informations quand elle va à l'étranger : il faut qu'on ait l'agenda de la maire comme n'importe quel homme politique ou édile qui part, en lien avec la mission que nous exerçons".

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