Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau veut interdire dans la loi le port du voile aux accompagnatrices de sorties scolaires

Dans une interview au "Parisien", il se dit également favorable "personnellement" à étendre son interdiction à l'université, au nom de la "lutte contre l'islamisme des Frères musulmans".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, à Paris, le 14 décembre 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le débat sur le voile de nouveau remis sur la table ? Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a dit sa volonté d'interdire dans la loi le port du voile aux accompagnatrices pendant les sorties scolaires, dans une interview au Parisien mise en ligne lundi 6 janvier.

Pour Bruno Retailleau, "les accompagnatrices n'ont pas à être voilées" et "la loi de 2004 sur les signes religieux doit être appliquée à ces activités : les sorties scolaires, c'est l'école hors les murs". Pour le ministre de l'Intérieur, le droit en vigueur ne suffit pas : "C'est mon souhait qu'il y ait une mesure législative", affirme le ministre, qui estime qu'elle peut prendre la forme "une proposition de loi" déposée par un parlementaire.

"Le voile n'est pas qu'un simple bout de tissu : c'est un étendard pour l'islamisme, et un marqueur de l'infériorisation de la femme par rapport à l'homme", justifie cette figure des Républicains. Il juge, plus largement, qu'il faut "étendre le champ de la laïcité à d'autres espaces publics", citant également les compétitions sportives. Interrogé sur une possible extension de l'interdiction du port du voile à l'université, il se dit "personnellement (...) favorable" à celle-ci.

"La bataille contre le totalitarisme islamique est loin d'être gagnée"

De manière plus générale, le ministre de l'Intérieur "souhaite que l'une des grandes priorités de ces prochains mois soit la lutte contre l'islamisme des Frères musulmans", qu'il accuse de faire de "l'entrisme" et de "menace[r] nos institutions et la cohésion nationale".

"La France pourrait être frappée de nouveau" par le terrorisme, car "la bataille contre le totalitarisme islamique est loin d'être gagnée", déclare-t-il dans cette interview publiée à la veille des commémorations des attentats de janvier 2015.

Estimant que "le terreau du terrorisme, c'est le séparatisme et l'islam politique", il assure aux "citoyens musulmans que [le gouvernement] ne mène pas un combat contre leur religion, qui est défigurée par l'islamisme, mais un combat contre une idéologie politique qui défigure leur religion." "Ce qui est en jeu", afirme le ministre, "ce sont les conquêtes de l'Occident comme l'égalité hommes-femmes, la liberté de conscience ou notre laïcité française".

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