Budget de crise au menu du Conseil des ministres
Sans être un remède de cheval, la cure n'aura rien d'agréable. Le
gouvernement a présenté ce matin son projet de loi de finances
rectificatif pour 2012. Il réaffirme son objectif de réduction du
déficit public jusqu'à l'équilibre en 2017, en misant sur une croissance
de 0,3% cette année, de 1,2% l'an prochain, puis de 2% par an entre 2014 et 2017. L'inflation resterait élvée, environ 1,9% sur 2012.
Pour parvenir à ses objectifs, le gouvernement annonce
quelques sacrifices. Il faut dire que la dette devrait culminer à 90,6%
du PIB en 2013, avant de retomber à environ 84% en 2017.
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Les
impôts vont augmenter : le gouvernement se prépare à pousser le
curseur. Les impôts vont augmenter en 2012-2013 : de 7,2 milliards
d'euros en 2012 et 6,1 milliards en 2013, avant de connaître une
quasi-stabilité. 53% de ces hausses d'impôts seront à la charge des
ménages, le reste à celle des entreprises. Le gouvernement assure que
73% de la hausse à la charge des ménages sera supportée par les revenus
"les plus élevés". -
TVA et CSG sanctuarisées, pour l'instant
: En revanche, ni la TVA, ni la CSG ne seront touchées sur cette
période. Mais après 2013, cette dernière pourrait à son tour augmenter.
Quant à la "TVA sociale", votée in extremis par l'ancien gouvernement,
elle est abrogée. -
L'ISF surtaxé : L'Impôt sur la fortune,
l'ISF, subira une surtaxe exceptionnelle en 2012, qui rapportera 2,3
milliards d'euros, puis une augmentation définitive en 2013. La mesure
portera sur les personnes dont le patrimoine net imposable est supérieur
à 1,3 million d'euros. La fiscalité est aussi alourdie pour les grosses
successions et les donations, et les revenus immobiliers des
non-résidents sont assujettis aux prélèvements sociaux. -
Taxe
pétrolière et augmentation à la pompe : Par ailleurs, les stocks
pétroliers seront taxés à hauteur de 550 millions d'euros. Une surtaxe
qui pourrait provoquer une augmentation des prix à la pompe d'un centime
le litre, selon les calculs de Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget. -
La taxe sur les banques alourdie : Il s'agit de la taxe dite "systémique", qui représente 0,25% du montant des fonds propres minimum imposés aux banques. Elle doit doubler, ce qui rapportera 550 millions d'euros supplémentaires en 2012, soit un total d'1,1 milliard d'euros.
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Rigueur sur les dépenses : La dépense publique baissera de 56,2%
du PIB en 2012 à 53,4% en 2017. La promesse de campagne de François Hollande d'une progression de 1,1% ne pourra pas être tenue. De même que celle des dépenses de l'assurance maladie, maintenues à 2,5% sur 2012, puis 2,7% sur 2013, alors que le candidat Hollande annonçait une progression de 3%.
L'Etat gèle également 1,5 milliards d'euros de
dépenses supplémentaires en 2012, au détriment de certains ministère,
dont la liste n'est pas encore définie.
Les collectivités locales
devront aussi se serrer la ceinture, car les dotations de l'Etat à leur
profit seront gelées jusqu'en 2017.
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