Conflit agriculteurs : le gouvernement fait pression sur la grande distribution et les industriels
Une réunion a lieu ce vendredi soir au ministère de l'Agriculture, en présence de Stéphane le Foll, du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, des représentants des industries agroalimentaires et des producteurs agricoles afin de faire le point sur l'avancée des négociations.
Durcir le cadre législatif ?
Le gouvernement a fait pression sur la grande distribution et les industriels pour tenter d'aider les agriculteurs qui produisent à perte : "Au vu de la situation particulièrement grave dans laquelle se trouvent les éleveurs français, les Ministres ont indiqué très clairement aux entreprises de la distribution et de la transformation qu’il n’était pas acceptable que les négociations commerciales conduisent en 2016 à des baisses de prix pour les filières en difficulté, en particulier pour les produits laitiers, alors même que la majorité de nos concitoyens se déclare prête à les soutenir à travers leurs actes de consommation", a expliqué Bercy dans un communiqué.
Ils ont ajouté que les ministres "étaient prêts à durcir le cadre législatif si les négociations commerciales ne respectaient pas ces objectifs. D’ores et déjà les deux ministres lancent un audit de l’impact de la loi de modernisation de l’économie sur les filières lait et viandes".
Entre le marteau et l'enclume
Jean-Philippe Girard, président de l'association nationale des industries alimentaires (A.N.I.A), a réagi sur France Info à la menace du gouvernement de durcir la réglementation si les prix continuent de baisser en 2016. Selon lui c'est la LME, la loi de modernisation de l'économie, créée en 2008 pour lutter contre l'inflation "qui a rendu cette guerre des prix licite ". "Nous aurons à subir des plans de réorganisation des entreprises si on ne redonne pas de la valeur à l'alimentation, à la filière ". "Nous [industries agroalimentaires, ndlr] sommes entre le marteau et l'enclume : entre la pression subie de la grande distribution, toujours des prix plus bas, toujours des promotions" d'un côté, et de l'autre "l'agriculteur à qui on demande un effort ".
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