Dans la dernière ligne droite, François Bayrou relance "le produire en France"
Jeudi 11 avril, François Bayrou a tenu une conférence de presse sur "le produire en France". C'était le thème de son début de campagne. En le remettant en avant à dix jours du premier tour, il espère retrouver l'élan de la fin 2011.
Produire en France. La thématique de la réindustrialisation avait occupé le début de la campagne présidentielle à la fin de l'année 2011. François Bayrou en avait fait le premier axe de son programme. Et pour beaucoup cela s'est traduit dans les sondages, où le candidat du MoDem est passé de 5 à plus de 10%.
Loi-cadre sur le "Produire en France"
Aujourd'hui, alors qu'il est en baisse dans les intentions de vote, il espère relancer sa campagne en évoquant à nouveau ce thème, même si celui-çi a été développé dans tous les meetings du candidat.
"Ce sera la loi-cadre la plus importante du début de législature. Ce sera notre réponse stratégique à la question de l'emploi si absente dans la campagne, comme l'a montré l'émission d'hier soir", annonce en préambule M. Bayrou.
Pour lui, la production est liée à l'emploi et donc au maintien de la protection sociale. "L'objectif essentiel de notre pays est de recommencer à produire chez nous", ajoute-t-il.
Il prend souvent l'Allemagne comme exemple de modèle, mais aujourd'hui il cite l'Italie qui emploie 500.000 personnes dans le secteur textile ou encore l'Espagne pour son activité touristique, "qui est aussi une production".
Commissariat stratégique.
La loi-cadre sur le "Produire en France" comportera 16 articles. "C'est une façon de hierarchiser des propositions que vous avez déjà entendues. Certaines ont été affinées", explique Robert Rochefort, député européen du MoDem et un des inspirateurs du "produire en France".
Elle établit un commissariat stratégique à la production française et l'exonération de charges pour un recrutement en CDI et un seul pour les indépendants et les petites entreprises. "Ce commissariat sera une fusion d'organismes déjà existants" annonce M. Rochefort.
"Mais ce ne sera pas un retour au commissariat au plan à la papa", précise Anne-Marie Idrac, autre soutien du président du MoDem.
Mais, le souci de M. Bayrou est d'associer les consommateurs à cette mesure. Pour les aider à se repérer, il propose donc, qui indiquera pour chaque produit "le pourcentage de la valeur totale réalisé sur le territoire français". La garantie légale sera étendue à cinq ans.
Enfin, il annonce toute une série de simplifications administratives et d'aides en faveur de la recherche et de l'innovation ou du financement. L'ensemble du texte est à retrouver sur ce lien.
Avant le DPDA de ce soir
"M. Bayrou participera ce soir à "Des Paroles et des Actes". Il estime "que l'émission d'hier n'a pas permis d'éclairer les Français sur leurs choix". Mais il reconnaît qu'il n'en a lu que la transcription écrite de l'intervention de M. Hollande.
Une nouvelle fois, interrogé sur son choix pour le second tour, il a de nouveau esquivé. " J'ai cru observer des remarques bienveillantes à mon égard chez les uns et les autres", ironise-t-il.
De ces appels du pied respectifs, il espère peser sur l'entre-deux-tours, selon l'argument suivant. "L'affirmation d'un pôle centriste va protéger la France du poids des extrêmes. Ils ont un risque pour la politique française", conclut M. Bayrou
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