Démission de Pierre de Villiers : un "péché de jeunesse ou d'orgueil" de la part du Président, dénonce Hervé Morin
Suite à la démission du chef d'état-major des armées mercredi 19 juillet, l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin a dénoncé l'attitude d'Emmanuel Macron.
Le général François Lecointre a été nommé mercredi 19 juillet chef d'état-major des armées, après la démission du général Pierre de Villiers sur fond de désaccord avec l'exécutif sur le budget de la Défense.
Hervé Morin, président de la région Normandie et ancien ministre centriste de la Défense, a critiqué sur franceinfo la gestion du dossier par Emmanuel Macron : "Il est évident que le président de la République, probablement par péché de jeunesse ou d'orgueil, a procédé le 13 juillet au soir à des déclarations qui étaient inutiles."
On pouvait tout-à-fait s'expliquer, personne ne doute du fait que le président de la République est le chef
Hervé Morin, ancien ministre de la Défenseà franceinfo
Selon l'ancien ministre de la Défense, le général de Villiers pouvait se permettre ces critiques car "la France n'est pas une monarchie, c'est une démocratie parlementaire". Pour Hervé Morin, émettre des critiques en tant que "patron d'une administration, (...) ce n'est pas remettre en cause l'autorité du chef de l'État."
L'ancien ministre a assumé sur franceinfo le message qu'il a publié sur le réseau social Twitter. Il y évoquait la démission de Pierre de Villiers comme "une conséquence grave d'une faute grave du chef de l'État".
On peut affirmer son autorité sans humilier celui qui a participé avec loyauté et courage à l'adaptation permanente de notre outil militaire.
— Hervé Morin (@Herve_Morin) 19 juillet 2017
"Je connais bien le général de Villiers (...). On ne peut pas considérer que c'est simplement un militaire qui veut de l'argent", a-t-il défendu. "Le général de Villiers constate, comme vous et moi, que le contexte géostratégique a beaucoup changé, qu'on demande beaucoup aux armées", a poursuivi Hervé Morin. "Dans un monde qui se réarme puissamment, (...) dès lors qu'on a cette ambition (...) d'être acteur du jeu mondial, il faut qu'on ait une armée à la hauteur", a estimé l'ancien ministre de la Défense.
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