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Démission du maire de Saint-Brevin : le pays traverse "une crise civique", estime l'Association des maires de France avant une réunion avec Élisabeth Borne

Une semaine après avoir annoncé son intention de démissionner de son poste de maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez rencontre ce mercredi la Première ministre. Élisabeth Borne doit entendre "le vrai témoignage" de l'élu, estime l'Association des maires de France.
Article rédigé par franceinfo
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Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, a annoncé le 10 mai vouloir quitter ses fonctions. (MARC ROGER / MAXPPP)

"L'intérêt" de la rencontre entre Élisabeth Borne et le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), mercredi 17 mai, c'est que la Première ministre "entende le vrai témoignage du maire, ce qu'il va raconter sur la façon dont l'État l'a accompagné", estime sur franceinfo David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF). Lui aussi participera à cette réunion.

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"Au-delà de ce cas particulier, douloureux", le but de cette réunion est aussi d'évoquer "les centaines de cas difficiles qui révèlent une crise civique, une crise démocratique" en France "qu'il faut regarder en face pour trouver des solutions". "Quand on aura plus de maires, le pays ira moins bien", avertit David Lisnard, également maire Les Républicains de Cannes.

Yannick Morez a annoncé sa démission à la suite de l'incendie criminel de son domicile, en lien avec le projet de déménagement vivement contesté d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile. "Saint-Brevin est un cas particulier", selon David Lisnard.

"Quand vous êtes maire, les violences que vous affrontez, ce sont rarement des violences politiques"

David Lisnard, président de l'Association des maires de France

à franceinfo

"Vous vous faites dénigrer sur les réseaux sociaux, vous vous faites agresser, verbalement ou physiquement, parce que vous avez refusé d'accorder un permis de construire, parce que vous refusez de recruter toute la famille à la mairie…" égrène-t-il. Face à cela, "on souhaite que lorsqu'on est attaqué parce qu'on est maire, il y ait une circonstance aggravante qui soit retenue".

"La réalité de maire, elle est belle, on n'est pas là pour pleurnicher", nuance l'élu LR. À l'entendre, "la réalité de maire, c'est dans 99 % des cas une communion avec sa population".

"On est un habitant parmi les habitants, on fait des belles choses. Il faut quand même le dire parce que c'est le plus beau des mandats"

David Lisnard

à franceinfo

Malgré cela, "on n'échappe pas à un phénomène de société qui est majeur, que rencontrent tous les dépositaires de l'autorité publique : il y a une crise civique qui est profonde". "On a des individus qui parfois ne se comportent plus en citoyens, mais en consommateurs d'espaces publics ou en adolescents capricieux", dénonce-t-il.

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À cet égard, l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron "révèle une déviance de la société qui est lourde". Jean-Baptiste Trogneux, pris à partie lundi 15 mai après l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1, "n'avait rien à voir avec l'histoire", s'indigne-t-il.

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