Marine Le Pen rattrapée par les vieux démons du FN
Caricatures xénophobes, participation à un bal d'extrême droite en Autriche, sorties de Jean-Marie Le Pen... La candidate du FN à la présidentielle doit faire face à de multiples polémiques.
Le dessin d'un "père Noël roumain" dérobant un écran plat, une caricature façon coloniale d'un homme noir pour moquer le film Intouchables avec Omar Sy, ou encore un Nicolas Sarkozy grimé en officier nazi : les caricatures publiées sur le blog d'un candidat Front national aux législatives embarrassent Marine Le Pen. Mercredi 1er février, la candidate du Front national à l'élection présidentielle a dit regretter "profondément" ce dérapage.
Lors d'une conférence de presse à Paris consacrée à son projet pour l'outre-mer, la candidate du parti d'extrême droite a concédé qu'il s'agissait "d'une faute de la part de ce candidat d'avoir publié sur le site d'un parti politique ce qui relève, semble-t-il, de sa création, création contestable", ajoutant : "Je n'aime pas plus ces caricatures que je n'aime celles qui sont publiées régulièrement dans Charlie Hebdo."
"Contraire" à la "stratégie de dédiabolisation"
Le vice-président du FN, Louis Aliot, a indiqué que le candidat en question, Stéphane Poncet, "devra[it] s'expliquer devant la commission de discipline du mouvement".
Quant au maintien de sa candidature dans la 6e circonscription du Rhône, "Marine Le Pen tranchera", a précisé Steeve Briois, secrétaire général du parti, soulignant que ce genre de comportement est "complètement contraire" à la "stratégie de dédiabolisation" voulue par la dirigeante du mouvement.
Jean-Marie Le Pen interprète "Intouchables"
Avant cette affaire, c'est Jean-Marie Le Pen lui-même qui avait suscité la controverse. Invité de France 3 dimanche 29 janvier, le président d'honneur du FN avait livré une interprétation toute personnelle du film Intouchables.
Selon lui, "l'infirme" joué par François Cluzet représente la France qui doit compter sur l'aide des "jeunes des banlieues et issus de l'immigration", représentés par Omar Sy. Une situation qui ne lui plaît pas du tout.
Marine Le Pen au bal des étudiants autrichiens d'extrême droite
Deux jours plus tôt, sa fille provoquait un tollé : à l'invitation du dirigeant du parti populiste FPÖ, elle assistait à Vienne à un bal de l'extrême droite estudiantine autrichienne.
Interrogé sur la participation de sa fille à cette soirée, Jean-Marie Le Pen a répondu par une formule ambiguë évoquant l'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn : "J'ai moi-même assisté à cette magnifique manifestation qui retrace d'ailleurs le Vienne du XIXe siècle, c'est Strauss, sans Kahn si vous voulez."
Mercredi 1er février, Marine Le Pen a opté pour une défense moins provocatrice, dénonçant une "polémique montée de toutes pièces" par "le système" et rappelant qu'elle s'opposait à "tous les totalitarismes" : "nazi", "communiste" et "mondialiste".
La présidente du Front national a vu un lien entre "une telle manipulation" et la menace qu'elle représente, selon elle, pour Nicolas Sarkozy : "C'est peut-être un hasard ou ça ne l'est pas."
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