Des députés PS ont annoncé lundi l'ouverture d'un site d'information et d'un forum de discussion sur le nucléaire
"La catastrophe nucléaire de Fukushima marque la fin d'une époque pour l'industrie nucléaire", écrivent Aurélie Filippetti, Christophe Caresche, Jean-Paul Chanteguet et le porte-parole du pôle écologique, Géraud Guibert, en présentant le site ( http://psnucleaire.org).
Le projet du PS adopté samedi, ne préconise cependant pas la sortie du nucléaire.
"Pour sortir de la dépendance du nucléaire et du pétrole, nous développerons massivement les économies d'énergie et les énergies renouvelables", stipule seulement la 10e proposition du projet PS.
La première secrétaire Martine Aubry a admis qu'il y avait un débat dans son parti, traditionnellement pro-nucléaire. Elle-même reconnaît avoir évolué sur la question. "Personnellement, je pense qu'il faudra sortir du nucléaire et je le redis", a-t-elle déclaré mardi en présentant le projet socialiste.
Une position ayant aussi le mérite de préserver les discussions avec les écologistes, qui font de la sortie du nucléaire une condition sine qua non de participation à un gouvernement.
Mais Mme Aubry n'a pas imposé son point de vue. Certains veulent préserver les emplois liés à la filière, d'autres ont du mal à sortir d'une vision productiviste.
Cohabition entre pro et anti-nucléaires au PS
"Un candidat socialiste (à la présidentielle) ne peut prétendre sortir du nucléaire", assurait récemment François Hollande, prétendant à l'investiture socialiste.
"Il faut qu'il y ait un vrai débat démocratique au PS. On ne peut pas laisser confisquer un sujet aussi sérieux", soutient de son côté Aurélie Filippetti, ancienne écolo et responsable Energie au PS.
Le projet, "a largement intégré les amendements du Pôle Ecologique", soulignent les élus PS à l'origine du site en citant le "moratoire sur toute nouvelle installation Nucléaire" et le "développement des filières de démantèlement des centrales, créatrices d'emplois et d'innovations".
"Nous nous félicitons que le projet précise que la filière nucléaire doit rester totalement publique, que la loi NOME sera abrogée et qu'un large débat national sur la politique énergétique aura lieu en 2012", ajoutent-ils par ailleurs.
Mais Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a déjà fait savoir que le projet était loin de les satisfaire. "On ne peut rester sans date butoir, sans calendrier sur la sortie du nucléaire. On veut des précisions sur les étapes, le rythme, la diversification, et la baisse de la consommation", a ainsi déclaré le député EELV François de Rugy.
"La direction du PS a évolué, c'est vrai, mais ne veut pas trancher. Or sur un tel sujet, on ne peut pas être sur des demi-mesures", a-t-il également prévenu.
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