Affaire Benalla : Christophe Castaner accuse les sénateurs de "s’arroger un pouvoir de destitution du président de la République"
Le délégué général de La République en marche Christophe Castaner a lancé vendredi un avertissement à la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla qui, si elle voulait "s'arroger un pouvoir de destitution" du président, constituerait "une menace pour la République".
"Si certains pensent qu'ils peuvent s'arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des menaces pour la République", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, lors d'une conférence de presse à Paris. Une remarque destinée aux membres de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, dont les auditions ont repris mercredi et doivent entendre le principal intéressé le 19 septembre.
"Une commission d'enquête qui aurait des ambitions politiques" et penserait "qu'elle peut jouer de ses fonctions de contrôle du gouvernement pour faire tomber un président de la République commettrait une faute constitutionnelle", a insisté Christophe Castaner.
"Une mission que le Parlement s'auto-attribuerait"
Christophe Castaner s'est exprimé alors que l'opposition sénatoriale s'est insurgée ces derniers jours contre les critiques de l'exécutif, notamment de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur son travail. Des critiques qui n'ont pas été contredites par le Modem, François Bayrou ayant déclaré au Figaro, jeudi 13 septembre, qu'il n'approuvait pas "les attaques contre le Sénat".
Interrogé sur le coup de fil très inhabituel d'Emmanuel Macron au président du Sénat, Gérard Larcher, qui a, lui aussi, provoqué la colère des sénateurs, Christophe Castaner a expliqué qu'il s'agissait de rappeler la séparation des pouvoirs, "l'essence même de la Ve République".
Il y a aujourd'hui – et c'était le sens de l'échange entre le président du Sénat et le président de la République – certaines personnes qui confondent la mission du Parlement qui est de contrôler le gouvernement, avec une mission, que le Parlement s'auto-attribuerait – de contrôler l'exécutif et la présidence de la République.
Christophe Castaneren conférence de presse
La tension entre l'exécutif et le Sénat a inspiré Jean-Luc Mélenchon, qui a souligné sur son compte Twitter, qu'"en exportant sa crise d'autorité, l'exécutif l'amplifie et déstabilise les institutions".
Le bras de fer de #Macron, #Castaner et #Benalla avec le Sénat est une escalade sans précédent. En exportant sa crise d'autorité, l'exécutif l'amplifie et déstabilise les institutions. Gare aux chutes imprévues.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 14 septembre 2018
"Le bras de fer de Macron, Castaner et Benalla avec le Sénat est du jamais-vu. Il marque désormais une escalade sans précédent avec l'accusation de Castaner selon laquelle le Sénat chercherait la destitution du président de la République", a-t-il poursuivi.
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