Affaire Benalla : "La motion de censure est le seul moyen d’avoir une explication du Premier ministre", explique Christian Jacob

Pendant que les auditions des commissions d'enquête au Sénat et à l'Assemblée nationale se poursuivent, Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains au Palais Bourbon, a précisé sur franceinfo jeudi 26 juillet, le calendrier de la motion de censure que la droite va déposer. "Elle sera déposée vendredi soir", assure-t-il. "C'est le seul moyen d’avoir une explication du Premier ministre. On lui a demandé de s’expliquer tout le week-end, il refuse. Le Premier ministre, ce n’est pas un directeur de cabinet. Pourquoi il a laissé une telle dérive monarchique se faire ? C’est sa responsabilité directe", a dénoncé Christian Jacob. 

Une motion de censure pour une explication 

Interrogé sur les chances de succès de cette motion, Christian Jacob "espère qu’elle sera votée le plus largement possible", mais ne se fait pas d’illusion sur ses chances de succès : "Compte tenu du rapport de force à l’Assemblée, le gouvernement ne va pas tomber. La motion de censure est le seul moyen d’avoir une explication du Premier ministre. Il ne pourra pas se défiler et les Français jugeront."

C’est une affaire d’État parce que le gouvernement a laissé faire. Le président de la République, il n’est pas à la tête d’une start-up

Christian Jacob

à franceinfo

"M. Benalla était en charge d’une mission de réorganisation de la sécurité du président et le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre ne sont pas au courant. Tout ça n’est pas sérieux", a aussi dénoncé le chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale.

Il y a une dérive monarchique à la tête de l'Etat

Christian Jacob

à franceinfo

"Dire que cette affaire n’intéresse pas les Français, c’est vraiment se moquer des gens", a affirmé Christian Jacob sur franceinfo. "C’est une affaire très grave, le président doit s’expliquer face aux Français. C’est une intervention solennelle qui doit être faite", a-t-il ajouté.

Les Républicains pourrait claquer la porte de la commission d'enquête 

"Le président de la République n'est pas à la tête d'une entreprise privée sur ses fonds propres dont il pourrait disposer comme il veut, il est le président de la République de la cinquième puissance du monde. À ce titre-là, il y a des obligations, nous avons une Constitution qui impose des règles et on voit d'audition en audition, que l'on va de dérive en dérive, et qu'il y a une vraie dérive monarchique", poursuit Christian Jacob. 

Interrogé sur un éventuel départ des Républicains de cette commission d’enquête jeudi après-midi, le chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale a temporisé : "Le président peut encore donner l’autorisation aux membres de son cabinet de venir."