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Motions de censure : "Les oppositions ont essayé de jouer le troisième tour de la présidentielle", critique Jean-Yves Le Drian

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé, mercredi sur franceinfo, à "la sérénité" dans le cadre de l'affaire Benalla.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, le 1er août 2018. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

En défendant deux motions de censure ciblant Emmanuel Macron sur l'affaire Benalla, "les oppositions ont essayé de jouer le troisième tour de la présidentielle", a estimé, mercredi 1er août sur franceinfo, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Jean-Yves Le Drian était au débat, mardi à l'Assemblée nationale, et il a "entendu des outrances quand même. Quand on entend parler de destitution du chef de l'État, quand on entend parler de police parallèle, on est dans l'excès", a  fustigé celui qui a démenti vouloir être tête de liste de la majorité aux européennes.

"J'ajoute un point qui m'a beaucoup choqué. J'ai entendu : 'La République est en danger.' Moi qui suis ministre des Affaires étrangères, qui vais partout dans le monde, qui constate des démocraties en péril (…) et qu'on me dise ici en France, 'la République est en danger', les bras m'en tombent", a poursuivi Jean-Yves Le Drian, tout en appelant à "la sérénité".

Si l'opposition a "joué son rôle" de "contrôle" de l'exécutif, elle l'a fait "avec beaucoup d'exagération", a jugé le ministre. "L'outrance des propos tenus disqualifie un peu cette opposition", a-t-il ajouté en précisant que "les comportements de Monsieur Benalla" étaient "tout à fait condamnables, d'autant plus condamnables que lorsqu'on travaille auprès du président de la République, on doit être exemplaire".

Le président Trump, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, a une très grande cohérence dans son action.

Jean-Yves Le Drian

Donald Trump "est dans le rapport de force systématique et dans le bilatéral obligatoire. La politique américaine, aujourd'hui, c'est le renoncement à toute forme de multilatéralisme", a regretté le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Face à "cette position", "il faut répondre par la force de l'Union européenne", a plaidé Jean-Yves Le Drian, notamment sur la question iranienne.

Malgré son hostilité déclarée au régime iranien, le président américain a indiqué mardi avoir "le sentiment" que Téhéran allait discuter "très bientôt" avec les autorités américaines. "Il refait le coup de Kim Jong-un en Corée du Nord", a analysé Jean-Yves Le Drian. "Il attaque, il prend des mesures fortes et après il propose de discuter. Pour l'instant, en Corée du Nord, cela n'a pas donné les résultats attendus. En ce qui concerne l'Iran, nous avons une position divergente : nous considérons que l'accord de Vienne est un accord important car il permet d'éviter la prolifération nucléaire", a poursuivi le ministre pour qui "ce n'est pas parce que les Etats-Unis sont partis que l'accord n'existe plus. L'accord continu".

La question du terrorisme

"La guerre contre le terrorisme n'est pas achevée, loin de là", a mis en garde Jean-Yves Le Drian. "Si Daech est désorganisé et si l'armée de Daech est très limitée, il n'empêche qu'il y a maintenant une nouvelle manière d'agir de la part de Daech qui est beaucoup plus souterraine, qui fait qu'en Irak et en Syrie on trouve des résidus d'actions qui doivent nécessiter une très grande vigilance", a expliqué le ministre, à quelques heures d'une visite en Jordanie.

"C'est la raison pour laquelle il faut soutenir les États de la région qui ont à enregistrer beaucoup de réfugiés. C'est le cas de la Jordanie, qui a énormément de réfugiés syriens", a ajouté Jean-Yves Le Drian, qui s'est également rendu il y a quelques jours en Libye. "Aujourd'hui, aucune entité représentative de la population libyenne n'assure vraiment la stabilité de ce pays. C'est la raison pour laquelle nous voulons qu'il y ait des élections à la fin de l'année", a expliqué le ministre des Affaires étrangères.

"C'est le moyen à la fois de lutter contre le terrorisme (…) et puis de faire en sorte que les flux migratoires soient régulés. Sans une stabilité en Libye, les flux migratoires ne seront pas régulés", a-t-il souligné.

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