Campagne d'Emmanuel Macron : une enquête ouverte sur le rôle des collectivités lyonnaises
Cette enquête fait suite à une plainte contre X déposée le 11 juin dernier par le groupe Les Républicains au conseil municipal de Lyon.
Une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, financement irrégulier d'une campagne électorale, abus de biens sociaux et recel a été ouverte vendredi par le parquet de Lyon, a appris franceinfo de source proche du dossier, lundi 25 juin.
Cette enquête, confiée à la direction régionale de la police judiciaire lyonnaise, concerne des soupçons d'avantages accordés pendant la campagne d'Emmanuel Macron par Gérard Collomb, l'actuel ministre de l'Intérieur, alors maire de Lyon et président de la métropole lyonnaise. Elle fait suite à une plainte contre X déposée le 11 juin par le groupe Les Républicains au conseil municipal de Lyon.
Stéphane Guilland, président du groupe LR à la mairie de Lyon, s'est félicité lundi sur franceinfo de l'ouverture de cette enquête préliminaire. "Pour moi, élu de la ville de Lyon, de la métropole et contribuable lyonnais, c'était le seul moyen que j'avais de faire la lumière sur l'utilisation ou pas de l'argent des Lyonnais dans le cadre de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron", a-t-il assuré. "À partir du moment où nous n'avions pas de réponse à nos questions, la seule solution que nous avions, c'était de déposer cette plainte pour porter ces faits à la connaissance du procureur", a précisé l'élu.
Soupçons d'emploi fictif
La plainte concerne également Jean-Marie Girier, l'ancien chef de cabinet de Gérard Collomb à la métropole de Lyon. Un homme qui a joué un rôle actif dans la campagne d'Emmanuel Macron et que le groupe d'opposition LR à la métropole de Lyon soupçonne d'emploi fictif pendant cette période.
"Il y a quand même eu énormément de mails émanant de l'adresse de la métropole de Lyon. Il y a eu énormément d'activité, ce qui laisse penser que Jean-Marie Girier n'était pas forcément en vacances. Et on a eu l'impression, vu de notre côté, que la gestion de ce cas s'est faite un peu en catastrophe", a expliqué Stéphane Guilland. "Je rappelle que le cumul d'un emploi public et d'un emploi privé n'est pas possible sans passer devant une commission de déontologie. Nous n'avons pas la preuve que ça a été fait", a-t-il ajouté.
Acte de campagne ou réception d'un ministre ?
La plainte vise également une soirée organisée le 2 juin 2016 à Lyon, alors qu'Emmanuel Macron est encore ministre de l'Économie. Selon Stéphane Guilland, des factures antérieures à cette réunion existent dans le compte de campagne du président de la République, ce qui accrédite selon lui l'idée qu'il s'agissait de la réception d'un candidat à la présidentielle, et non d'un ministre de l'Etat, comme l'avait dit à l'époque Gérard Collomb.
"Quand vous regardez les comptes de campagne d'Emmanuel Macron, vous vous apercevez qu'il y a des factures antérieures à cette réunion, a ajouté Stéphane Guilland. Ça veut donc dire que la machine du candidat était déjà lancée. Jusqu'à quel point cette réunion était un acte de campagne et non pas la réception d'un ministre ? C'est la question qu'on se pose. A cette réunion, aucun conseiller municipal et métropolitain d'opposition n'était invité."
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