Gouvernement Barnier censuré : en coulisses, Emmanuel Macron fustige un "front antirépublicain" jouant "contre le pays"

Le chef de l'Etat estime, en privé, que "cette coalition des irresponsables doit assumer ses responsabilités devant les Français".
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron et Michel Barnier, lors de la cérémonie du 11-Novembre, le 11 novembre 2024, à Paris. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Et maintenant ? Au lendemain d'une censure historique, Michel Barnier est attendu à 10h, jeudi 5 décembre, pour présenter sa démission à Emmanuel Macron, qui, lui, doit s'exprimer à 20 heures à la télévision, pour tenter de fixer un cap alors que s'ouvre une période politique d'une rare incertitude.

Dès l'annonce de la censure du gouvernement, le chef de l'Etat, tout juste de retour d'Arabie saoudite, n'a pas mâché ses mots : "Cette coalition des irresponsables doit assumer ses responsabilités devant les Français", a fustigé Emmanuel Macron devant des proches, a appris franceinfo auprès de l'entourage du chef de l'État.

"Extrême droite, extrême gauche et PS qui, en inventant le front antirépublicain, jouent contre leur pays."

Emmanuel Macron

devant des proches.

Un ton qui tranche avec l'espoir de facade des derniers jours : "Oui, il existe un chemin pour ne pas censurer", affirmait ainsi Emmanuel Macron à des journalistes en marge de son déplacement en Arabie saoudite, mardi 3 décembre. Et le chef de l'Etat de glisser, parlant avec les mains et s'avançant sur son siège comme s'il était prêt à bondir : "Je ne peux pas croire au vote d'une censure. Je fais confiance à la cohérence des gens." 

"Ma priorité, c'est la stabilité"

"Des gestes ont été faits par le gouvernement", glissait ainsi le président de la République, qui disait croire "en la cohérence des gens. Je pense que l'intérêt du pays est plus important que celui des partis". Et de conclure : "Soit on est sérieux, soit on ne l'est pas", répètant que "[S]a priorité, c'est la stabilité."

Désormais, Michel Barnier doit présenter sa démission. Mais quand sera nommé le nouveau Premier ministre ? Et surtout, qui pourra devenir le nouveau locataire de Matignon ? L'entourage du chef de l'Etat n'a fourni aucune précision, mais plusieurs familiers du président ont confié qu'il entendait le faire rapidement, à rebours des presque deux mois nécessaires cet été pour nommer Michel Barnier.

Emmanuel Macron "doit rassurer les Français" lors de son intervention, a ainsi demandé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur France Inter. "Je préconise qu'il procède rapidement à la nomination d'un Premier ministre", a-t-elle ajouté, reconnaissant un "échec collectif". "Nous n'avons pas réussi à construire suffisamment ensemble", a-t-elle poursuivi.

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