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Initiative politique d'Emmanuel Macron : sur quoi peut déboucher la conférence sociale sur les bas salaires, acceptée par l'exécutif ?

Au cours de la réunion ce mercredi entre Emmanuel Macron et les chefs de partis, le principe d'une conférence sociale sur les bas salaires a été acté. La gauche et les syndicats réclament une revalorisation des salaires depuis de longs mois.
Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les chefs de partis et le président de la République se sont réunis le 30 août 2023. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / MAXPPP)

C'est la première "main tendue" d'Emmanuel Macron à l'opposition. Après sa longue réunion avec les chefs des principaux partis politiques, jusque tard dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 août, le président acte le principe d'une conférence sociale sur les bas salaires, en-dessous du SMIC.

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Emmanuel Macron répond là à une demande des syndicats et de la gauche. Ils demandent des augmentations de salaires depuis de long mois, face à l'inflation qui est toujours forte. C'est une "urgence immédiate" selon la Nupes. Au cours de la rencontre de Saint-Denis, les chefs de file de la France insoumise, d'Europe-Ecologie Les Verts, du Parti socialiste, et du Parti communiste ont justement demandé à Emmanuel Macron d'organiser une "conférence nationale" sur les salaires.

De son côté, l'intersyndicale prépare une journée de mobilisation pour obtenir des augmentations le vendredi 13 octobre. Aujourd'hui, la CGT salue, avec un pointe d'ironie, cette "main tendue" de l'exécutif. "Enfin, le gouvernement retrouve le mot 'salaire'", dit sur franceinfo David Gistau, l'un des secrétaires confédéraux de la CGT. Malgré tout, les organisations attendent maintenant d'en savoir plus : "Quel sera le contenu de cette conférence, quel ordre du jour ?" "Il faudra des mesures contraignantes", "cela ne pourra pas être une opération de communication, sans acte", prévient encore la CGT.

Aucun calendrier n'a été précisé

Pour l'instant, on en sait peu sur cette conférence sociale. L'Élysée et les ministères concernés ne donnent ni calendrier, ni liste d'invités, ni objectif pour cette conférence sociale. Ce que l'on sait, c'est que les discussions porteront sur les bas salaires, sur "les carrières et branches avec des rémunérations en-dessous du salaire minimum", fait savoir l'entourage du président.

D'après le ministère du Travail, près de la moitié soit 47 % des branches professionnelles ont des grilles avec des échelons de salaires inférieurs au SMIC. C'est le cas de l'hôtellerie-restauration, de la propreté et cela concernait aussi la fonction publique, jusqu'au rattrapage de cet été. Lorsque c'est ainsi, les employeurs ont obligation de payer les salariés à hauteur du SMIC. Le salaire minimum est lui indexé sur l'inflation, il augmente donc de quelques pourcents régulièrement, un peu plus de 2 % par exemple en mai dernier, et sans coup de pouce supplémentaire du gouvernement. 

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C'est ce que réclament les syndicats. Ils veulent une revalorisation bien supérieure de ce salaire minimum, ainsi que du point d'indice pour les fonctionnaires et des pensions de retraites, et pour cela, il n'y a pas besoin d'attendre selon eux. Le co-délégué général du syndicat SUD-Solidaires, Simon Duteil, estime ainsi que le gouvernement devrait prendre "des mesures immédiates", sans avoir besoin d'une telle conférence. La "main tendue" d'Emmanuel Macron lui semble donc un geste "largement insuffisant".

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