Les cinq éléments de décor qu'il fallait voir pendant l'interview d'Emmanuel Macron
Les réseaux sociaux ont largement commenté les deux grands tableaux figurant sur les murs de la salle de l'Elysée, où le président de la République s'exprimait dimanche 15 octobre. D'autres détails étaient moins visibles.
Sur le fond, Emmanuel Macron a voulu expliquer et vanter ses réformes, dimanche 15 octobre sur TF1, à 20 heures. Sur la forme, la décoration de la pièce, où se déroulait l'interview du président de la République, a été largement commentée sur les réseaux sociaux. Retour sur quatre éléments marquants –ou absents– du décor.
1Un tableau de Shepard Fairey
L'œuvre a fait réagir les réseaux sociaux : elle est signée d'un des pionniers du street art, Franck Shepard Fairey. Cet artiste américain engagé de 47 ans, rappelle Culturebox, est devenu mondialement célèbre avec son portrait de Barack Obama, intitulé Hope, lors de la campagne présidentielle américaine de 2008.
Le tableau de Marianne situé dans le bureau d'Emmanuel Macron reprend, lui, la devise de la République : Liberté, égalité, fraternité. Réalisée après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, il s'agit de la déclinaison de la fresque peinte sur le mur géant d'un bâtiment HLM, dans le 13e arrondissement parisien. Le maire de l'arrondissement, Jérôme Coumet, s'en est d'ailleurs réjoui sur Twitter : "Comme un petit air de #paris13 dans le bureau de travail du Président/Obey face à Alechinsky, difficile de dire qu'il a mauvais goût."
Le tableau de Shepard Fairey figurait déjà dans le bureau du quartier général d'Emmanuel Macron lors de la campagne électorale, rapporte Vanity Fair. Tel qu'il est disposé dans le bureau présidentiel, il permettait, dans les cadrages en plan moyen, d'afficher en majuscules le mot fraternité au-dessus de la tête du président.
2 Une tapisserie de Pierre Alechinsky
La tapisserie de Pierre Alechinsky a suscité moins de commentaires en ligne. Pourtant, ce Belge bientôt nonagénaire est l'un des grands noms de la peinture contemporaine. L'œuvre qui apparaissait sur les plans larges à droite du président, sur le mur perpendiculaire, appartient au Mobilier national-manufacture des Gobelins.
L'institution s'en est félicité sur son fil Twitter. Elle a souligné que ses collections de design et de création contemporaines étaient ainsi "à l'honneur", entre la tapisserie de Pierre Alechinsky, la table Knoll, le tapis "Soleil noir" de Claude Lévêque et les fauteuils de Patrick Jouin.
Les collections du @MNGBS à l'honneur : Alechinsky (tapisserie), C. Lévêque (tapis), Knoll (table), P. Jouin (fauteuils) #design #creation pic.twitter.com/wU3T08e2CN
— Mobilier national (@MNGBS) 15 octobre 2017
Dernier détail signalé par le producteur de l'émission "Quotidien" (TMC, groupe TF1), Théodore Bourdeau : l'oeuvre était déjà à l'Elysée, dans ce même bureau, quand son occupant était encore Aquilino Morelle, sous le quinquennat Hollande.
Avant d’atterrir dans le bureau d’@EmmanuelMacron, la toile d’Alechinsky était accrochée dans le bureau d’Aquilino Morelle.
— Théodore Bourdeau (@TObourdeau) 15 octobre 2017
3Un cadeau en mémoire des victimes de l'attentat de Nice
D'autres ont eu l'œil pour des détails parsemés dans la pièce. BuzzFeed a ainsi repéré une fusée offerte par Ariane espace posée sur la cheminée, sous la tapisserie de Pierre Alechinsky.
Mais c'est surtout un galet bleu-blanc-rouge qui a retenu l'attention. L'objet a été offert au président de la République par des familles de victimes de l'attentat de Nice. Ce qui a été salué notamment par Christian Estrosi, le maire de la ville.
Emu de la présence de ce galet tricolore offert à @EmmanuelMacron par les familles de victimes de l'#attentatNice le 14/07/2017 #TF1EMACRON
— Christian Estrosi (@cestrosi) 15 octobre 2017
Ce cadeau a été fait au chef de l'Etat par Anne Murris, la coprésidente d'une association d'aide aux familles de victimes, un an après le drame, explique France 3 Côte d'Azur, qui rappelle l'histoire de ces galets tricolores. "Le voir ainsi mis en valeur sur son bureau, c'est une belle reconnaissance, une marque de respect vis-à-vis de nos victimes", a réagi Anne Murris.
4Des livres
Comment signaler sa qualité de lecteur assidu ? Par une pile de livres laissés sur la table, plus ou moins négligemment. Plusieurs spectateurs ont ainsi chaussé leurs lunettes pour tenter de déchiffrer les titres laissés en pâture, souvent en vain. L'œil le plus perçant est celui de l'avocat Alexandre DuvalStalla :
Les premiers pic.twitter.com/257Oq0RyDB
— AlexandreDuvalStalla (@DUVAL_STALLA) 15 octobre 2017
Figurait donc en haut de la pile : "Malraux raconté par ses proches", un ouvrage d'Alain Malraux rassemblant les témoignages de gaullistes historiques sur son oncle André Malraux. Parmi les autres livres traînant sur le meuble, selon l'avocat : les Histoires de l'Elysée signé de l'éditorialiste de Valeurs actuelles François d'Orcival, Vers le monde de 2050, de l'ancien directeur général du FMI Michel Camdessus, et enfin Faire l'Europe dans un monde de brutes, par l'ancien président du Conseil italien Enrico Letta.
5Et pas d'ordinateur
S'il affectionne les témoignages d'anciens gaullistes ou l'histoire de l'Elysée par un journaliste engagé très à droite, Emmanuel Macron n'a pas laissé dans son bureau d'ordinateur, comme s'en étonne l'ancien journaliste Fabrice Pelosi. Le chantre de la modernité et des start-up attendra-t-il "2045" ? ironise ce communicant.
Stylé le bureau de l’@Elysee (la touche Brigitte Macron ?). Toujours pas d’ordinateur. En 2045 peut-être. #TF1EMacron pic.twitter.com/boMX7UrMvy
— Fabrice Pelosi (@fabricepelosi) 15 octobre 2017
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