Cet article date de plus de six ans.

Plan pauvreté : trois questions sur l'extension de la couverture maladie universelle complémentaire

La CMU-C sera étendue pour permettre à davantage de Français de bénéficier d'une complémentaire santé et faciliter l'accès aux soins des plus vulnérables.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une femme consulte un formulaire de demande de prise en charge par la Couverture maladie universelle (CMU) le 8 mars 2018. (GARO / PHANIE / AFP)

Une "stratégie nationale" de lutte contre la pauvreté, dotée de 8,5 milliards d'euros : c'est le plan dévoilé par Emmanuel Macron, jeudi 13 septembre. En matière de santé, une mesure retient l'attention : l'extension de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Comment ce dispositif va-t-il fonctionner et qui va-t-il concerner ? Franceinfo fait le point.

Quel est le dispositif actuel ?

Aujourd'hui, les personnes qui ne peuvent pas prétendre à la CMU-C mais qui ne gagnent pas assez pour faire face aux soins de santé peuvent bénéficier de l'Aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS). Contrairement à la CMU-C, qui couvre à 100% les frais de mutuelle, l'ACS est un dispositif intermédiaire. Elle permet d'obtenir un chèque de réduction sur la cotisation annuelle à une mutuelle. Le montant de l'ACS varie selon l'âge du bénéficiaire (de 100 euros pour les moins de 16 ans à 550 euros pour les plus de 60 ans). Ces montants sont cumulables en fonction de la composition du foyer : ainsi, un couple de quadragénaires avec deux enfants de moins de 16 ans peut bénéficier d'une réduction de 600 euros par an.

Pourquoi changer de dispositif ?

Parce que plus de la moitié des personnes qui pourraient bénéficier de cette aide ne la demandent pas. Le taux de non-recours est en effet supérieur à 50% pour l'ACS. 

Pour réduire ce taux de non-recours et simplifier le système, le gouvernement veut fusionner l'ACS et la CMU-C. Les anciens bénéficiaires de l'ACS pourront souscrire une CMU-C contributive pour un montant variant de quelques euros à 30 euros par mois, selon leur niveau de revenus. Selon le gouvernement (PDF), "pour un couple de personnes âgées, cette réforme permettra un gain de 600 euros par an ; pour une famille monoparentale avec trois enfants, un gain de plus de 700 euros par an".

C'est aussi une façon, pour Emmanuel Macron, de se donner les moyens d'appliquer ses promesses. En effet, le chef de l'Etat a annoncé, en juin, le remboursement intégral des lunettes, des prothèses dentaires et des audioprothèses à l'horizon 2021.

Qui sera concerné ?

Selon le gouvernement, 200 000 personnes supplémentaires pourront bénéficier de la CMU-C et le panier d’offre sera amélioré pour 1,4 million de personnes. Les futurs bénéficiaires de la CMU-C contributive auront des revenus compris entre 728 et 981 euros par mois pour une personne seule. Le ministère de la Santé promet "une meilleure prise en charge des soins pour les personnes âgées, en réduisant leurs dépenses de santé, et les personnes en situation de handicap, grâce à la prise en charge intégrale de certaines de leurs dépenses, comme les fauteuils roulants".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.