Taxe d'habitation : Emmanuel Macron défend son projet devant les maires de France et se fait siffler
Emmanuel Macron s'est exprimé, mercredi 22 mars, devant l'Association des maires de France. Le fondateur du mouvement En Marche ! était très attendu sur son projet visant la taxe d'habitation, vivement critiqué par les élus locaux.
Invité à présenter son programme devant l'Association des maires de France (AMF), à la Maison de la Radio, à Paris, mercredi 22 mars, Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, a défendu son projet visant à exonérer 80% des foyers de la taxe d'habitation et demandé aux collectivités de baisser leurs dépenses.
Inquiétude sur la taxe d'habitation version Macron
Le président de l'AMF, François Baroin, a déclaré ce matin sur franceinfo attendre des explications de la part d'Emmanuel Macron sur un projet qui fâche les élus. Le candidat du mouvement En Marche ! s'est exprimé quelques heures plus tard, devant 800 maires, plutôt hostiles à la mesure. Une partie de l'assemblée a même hué l'ancien ministre de l'Economie, à l'évocation du projet. "Si les candidats à l'élection présidentielle ne sont là que pour servir des arguments qui plaisent aux audiences devant lesquelles ils se rendent, ils ont le choix, soit comme le font certains, de ne pas s'y rendre, et envoyer des représentants, soit de faire plaisir à tout le monde et, au final, on ne fait plus grand-chose", a répliqué Emmanuel Macron.
"C'est un impôt qui est injuste socialement, qui ne prend pas assez en compte les capacités contributives de nos concitoyens", a-t-il déclaré à propos de la taxe d'habitation. "Décider d'exonérer 80% de nos concitoyens de cet impôt, plutôt qu'aller alléger des tranches marginales supérieures de l'impôt sur le revenu ou autre chose, c'est une décision politique, mais c'est plus juste." L'ex-ministre de l'Economie a promis que "l'Etat rembourserait directement aux collectivités, à l'euro prêt", en précisant que chaque collectivité serait libre d'augmenter ou non la taxe d'habitation. Le candidat prévoit un suivi de la mesure par une "instance indépendante formée d'élus locaux, avec des maires et des magistrats de la Cour des comptes".
Un effort contre des investissements
Emmanuel Macron a affirmé ne pas envisager une "baisse unilatérale des dotations", mais attendre, de la part des collectivités locales "une baisse des dépenses de fonctionnement", afin d'atteindre dix milliards d'euros d'économies. "Je souhaite que vous vous engagiez dans une trajectoire de baisse de vos dépenses de fonctionnement."
Emmanuel Macron a proposé la tenue, tous les six mois, d'une conférence des territoires, suivie par Premier ministre, pour faire le suivi de ces efforts, avec une évaluation indépendante. Ainsi, le candidat prône "une culture de la responsabilité partagée et de l'évaluation, qui vaut beaucoup mieux qu'une culture unilatérale de la gestion par la dotation ou la promesse intenable". Par ailleurs, l'ex-ministre de l'Economie a précisé que sur les 50 milliards d'euros prévus dans son programme pour son "choc d'investissement" du quinquennat, dix milliards devraient être dirigés vers les collectivités territoriales, "sur la numérisation de l'administration, la santé, les transports, les équipements locaux".
Taxe d'habitation #Macron défend son projet devant les maires, une partie l'a hué "Je suis venu tenir un discours de vérité" dit le candidat pic.twitter.com/kiepMgmChu
— franceinfo (@franceinfo) 22 mars 2017
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