Le meeting d'Emmanuel Macron, une déclaration d'intention mais pas de candidature
Lors du premier meeting de son mouvement En marche !, le ministre de l'Economie s'est encore un peu plus rapproché d'une rupture avec l'exécutif. Sans toutefois franchir le pas.
C'est une première pour Emmanuel Macron : jamais candidat à aucun poste électif dans sa carrière, le ministre de l'Economie a tenu le tout premier meeting de son mouvement En marche !, mardi 12 juillet, à la Maison de la Mutualité à Paris. Il n'a pas annoncé une éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2017, ni évoqué son avenir au gouvernement, mais a entretenu l'ambiguïté. Francetv info résume les trois moments à retenir de ce long discours.
Sa déclaration floue sur 2017
Emmanuel Macron a clos son discours d'1h20 par une phrase qui entretient savamment le flou sur ses intentions : "Ce mouvement, parce que c'est le mouvement de l'espoir et que notre pays en a besoin, nous le porterons ensemble jusqu'en 2017 et jusqu'à la victoire." La victoire de qui ? Le ministre de l'Economie ne l'a pas dit et a refusé de se déclarer candidat, comme l'écrivain Alexandre Jardin l'enjoignait à le faire en introduction : "Nous ne sommes candidats qu'à une chose, c'est porter un programme, c'est porter une vision, c'est changer le pays." Ce qui n'a pas empêché l'assistance de scander "Macron président" à plusieurs reprises.
Ses remerciement à François Hollande
Emmanuel Macron a multiplié les appels à "la refondation du pays" et à "des décisions courageuses", a évoqué un pays "usé des promesses non tenues" et fatigué "de l'entre chien et loup". "Pouvons-nous encore continuer comme cela ?", s'est-il encore interrogé. Autant de déclarations qui n'épargnent pas l'exécutif.
Mais le ministre s'est gardé d'attaquer directement le chef de l'Etat, et l'a même salué : "Le président de la République m'a fait confiance et je ne l'en remercierai jamais assez." Une déclaration au passé qui a laissé croire, un instant, qu'il pourrait annoncer sa démission du gouvernement. Mais Emmanuel Macron a poursuivi. "Je ne veux pas d'une mode qui consisterait à dire du mal du gouvernement ou du président de la République, ce n'est pas ma crémerie !", a-t-il ajouté.
Son pied de nez à Manuel Valls
Le ministre de l'Economie n'a pas une seule fois cité le chef du gouvernement dans son discours, mais il a répondu, indirectement, à la petite phrase de ce dernier, qui estimait, mardi après-midi, "qu'il était temps que tout cela s'arrête". Emmanuel Macron n'en a pas l'intention et il a annoncé d'autres meetings à venir.
Emmanuel Macron a aussi longuement évoqué la laïcité, occasion de se placer en opposition de Manuel Valls sur la question du port du voile à l'université, que le Premier ministre souhaite interdire. "Je ne crois pas qu'il faille inventer de nouveaux textes (...) pour aller chasser le voile à l'université, pour aller traquer ceux qui lors des sorties scolaires peuvent avoir des signes religieux", a estimé le ministre de l'Economie.
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