Ukraine, féminicides, actions des militants écologistes... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron dans "Le Parisien"
De la guerre en Ukraine à la réforme des retraites, en passant par... la Coupe du monde de football. Emmanuel Macron a répondu aux questions des journalistes du Parisien (article pour les abonnés) , alors qu'il se trouvait dans la salle de conférence aménagée à bord de l'avion présidentiel, en vol, entre Washington et la Nouvelle-Orléans, vendredi, en marge de sa visite aux Etats-Unis. Franceinfo résume l'essentiel de cet entretien publié sur le site du quotidien samedi 3 décembre.
Un entretien "prochainement" avec Vladimir Poutine
Interrogé sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron annonce dans Le Parisien qu'il parlera "prochainement" avec Vladimir Poutine, sur les questions de sécurité autour du "nucléaire civil" en Ukraine, après s'être d'abord entretenu dimanche avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le chef de l'Etat ajoute avoir discuté de la guerre en Ukraine et ses implications "de nombreuses heures" avec le président américain, Joe Biden, cette semaine, lors de sa visite aux Etats-Unis. Le dernier entretien officiel entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine remonte au 11 septembre.
Marine Le Pen est "l'amie de la Russie et l'ennemie de l'Otan", selon Emmanuel Macron
Interrogé sur la position de Marine Le Pen autour de cette guerre, Emmanuel Macron a accusé la leader du Rassemblement national d'entretenir "un discours de capitulation", depuis le début de l'invasion. "Elle est l'amie de la Russie et l'ennemie de l'Otan. Eh bien, pas moi", a déclaré le chef de l'Etat. Selon ce dernier, si Marine Le Pen était à sa "place", "ce serait l'isolement, la marginalisation de la France et surtout moins de chance pour l'Ukraine de résister". "On serait dans une drôle de béchamel", résume-t-il.
Les autorités iraniennes accusées de "mensonges"
"Beaucoup de mensonges ont été dits" au sujet de l'arrestation de sept Français en Iran, proteste aussi le président français dans cet entretien. Il assure avoir "mis une pression très ferme" sur son homologue iranien. "Ce sont des compatriotes qui sont venus en Iran parfois pour des raisons académiques ou associatives. Il n'y a rien qui justifie leur emprisonnement, c'est inacceptable à nos yeux", a-t-il encore plaidé, assurant que la diplomatie française allait continuer à se "battre pour les faire libérer".
Les retraites, une "réforme de justice et d'équité"
Sans dévoiler les arbitrages finaux de l'exécutif, que la Première ministre présentera le 15 décembre, le président de la République s'est exprimé sur cette réforme cruciale de son second quinquennat. Le chef de l'Etat avait défendu pendant la campagne présidentielle un report de l'âge légal de 62 à 65 ans, avant d'évoquer une fois réélu un recul à 64 ans, couplé à une hausse de la durée de cotisation. "Personne ne se réjouit de travailler un peu plus longtemps, mais pour ne pas baisser les retraites et ne pas reporter de nouvelles charges sur nos enfants, il faudra faire un effort, progressivement et en tenant compte des parcours de chacun", détaille Emmanuel Macron, qui défend "une réforme de justice et d'équité".
Des propos qui complètent ceux qu'il a tenus samedi sur TF1. Il a affirmé que "travailler plus longtemps" était "le seul levier" pour faire face aux "besoins de financement massifs" qui mettent "le système par répartition en danger".
Les féminicides, une "honte pour notre pays"
"Pour moi, chaque féminicide est une honte pour notre pays. Je le vis ainsi", déclare le président. "Chaque femme qui meurt sous les coups de son compagnon ou de son conjoint est un combat que nous avons perdu". "On a progressé", assure-t-il toutefois. "Nous ne saurons jamais combien de femmes les milliers de dispositifs que nous avons déployés ont pu sauver, mais je ne peux pas dire que je suis apaisé sur ce sujet. Il faut encore des résultats", a insisté le chef de l'Etat.
Des critiques sur les actions des militants écologistes
Asperger des œuvres d'art est "choquant et inutile", déclare Emmanuel Macron. Il réagit aux actions de nombreux militants écologistes, qui ont mené de telles actions pour interpeller l'opinion publique et l'Etat sur le réchauffement climatique. "A côté de ces jeunes ou moins jeunes qui veulent aller plus vite et parfois deviennent radicaux, violents, dans leurs actions, il y a aussi des Français qui ont légitimement peur, car on change leur vie", estime le président de la République.
"Il faut plutôt avoir un discours qui explique aux Français qu’ils ne sont pas du côté du mal, ne pas les stigmatiser, ne pas leur dire qu'ils sont de mauvais citoyens s’ils roulent au diesel ou s’ils vivent dans un pavillon", poursuit-il, appelant à "de la bienveillance et de l'ambition, plutôt que de la stigmatisation et de la division".
La victoire des Bleus face à la Pologne pronostiquée
Alors que la Coupe du monde de foot bat son plein au Qatar, le sujet s'est invité dans cette interview. Emmanuel Macron, qui affirme avoir "eu Didier Deschamps à chaque après-match", prédit une victoire de l'équipe de France en 8e de finale du Mondial face à la Pologne, dimanche, 3 buts à 1, vantant un "collectif très fort et solide", dans Le Parisien. "Lewandowski va en mettre un, comme Mbappé ou peut-être Giroud, qui a envie d'entrer dans l'histoire", en devenant le meilleur buteur de l'histoire des Bleus, a assuré le chef de l'Etat.
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