Éric Dupond-Moretti devant la CJR : ce procès n'est pas "une victoire", selon l'avocat des deux syndicats de magistrats qui ont porté plainte
"Il ne s'agit pas de se prévaloir d'une victoire", a déclaré lundi 6 novembre sur franceinfo Christophe Clerc, avocat de l'Union syndicale des magistrats et du Syndicat de la magistrature. Ils ont porté plainte dans l'affaire de "prise illégale d'intérêts" contre le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, dont le procès s'ouvre dans l'après-midi devant la Cour de justice de la République (CJR).
Selon lui, il s'agit cependant d'un procès "exceptionnel". "C'est la suite de ce grand mouvement des magistrats qui, il y a trois ans, dans plus de la moitié des juridictions, s’étaient élevés contre ce qu'ils considéraient être des conflits d'intérêts illégaux". Pour Christophe Clerc, "l'importance et ce que demandent les syndicats de magistrats, c'est le respect du droit". "Nous respectons totalement la présomption d'innocence", a ajouté l'avocat.
"L'égalité des armes n'est pas respectée"
Interrogé sur le fait que le ministre restera en poste durant ses deux semaines de procès devant la CJR, Me Clerc assure que "les syndicats de magistrats ont toujours dit qu'ils n'avaient pas à se prononcer sur ces questions" car "ce sont des dossiers politiques qui doivent s'apprécier politiquement sous le contrôle du gouvernement et du président de la République".
Enfin, l'avocat des plaignants estime que lors de ce procès, "ce qui est sensible, c'est que du fait des règles qui font le fondement" de la Cour de justice de la République, "les parties civiles ne peuvent pas ni plaider ni interroger les témoins". "Le principe fondamental de l'égalité des armes n'est pas à notre égard respecté", termine-t-il.
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