"La justice a parlé", "il doit tout de même démissionner"... Les réactions politiques après la relaxe d'Eric Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a été relaxé par la Cour de justice de la République (CJR) au terme de son procès pour "prise illégale d'intérêt".
Article rédigé par franceinfo
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Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, à la sortie de son procès, le 29 novembre 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Après la relaxe du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, par la Cour de justice de la République (CJR), mercredi 29 novembre, dans un procès pour prise illégale d'intérêts, les réactions politiques de tous bords se sont multipliées.

"Une décision politique", réagit La France insoumise

"C'est manifestement une décision politique prise dans un entre-soi d'une juridiction partiale", réagit sur franceinfo l'eurodéputée LFI Manon Aubry. "Dans les 30 ans d'exercice de la Cour de justice de la République et d'existence, il n'y a jamais eu une condamnation à des peines [de prison ferme] depuis qu'elle existe", a-t-elle dénoncé. Elle affirme "qu'il faut la supprimer" et poursuit : "Je suis inquiète du manque de confiance qu'elle peut impliquer, et du sentiment d'une justice à deux vitesses qui est insupportable pour les citoyens qui nous écoutent".

C'est "un bras d'honneur à l'idée de justice", a renchéri devant la presse à l'Assemblée nationale le député LFI Ugo Bernalicis, preuve selon lui que la CJR "ne sert à rien sinon à blanchir des ministres". Il a demandé au parquet de "saisir la Cour de Cassation", seule voie de recours, faute de procédure d'appel devant cette juridiction. 

"Il doit tout de même démissionner", estime le RN

La relaxe d'Eric Dupond-Moretti "est une décision de justice, nous l'acceptons en tant que telle et nous n'avons pas à la commenter", a réagi sur franceinfo Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national. Malgré tout, il estime que "Eric Dupond-Moretti doit tout de même démissionner, même s'il n'est pas reconnu coupable de prise illégale d'intérêts parce qu'il est coupable d'incompétence."

Pour Laurent Jacobelli, "Eric Dupond-Moretti est une anomalie dans le gouvernement. C'est un homme qui ne supporte pas la démocratie. C'est une incongruité démocratique et il n'a pas sa place dans un gouvernement de la République."

Thomas Ménagé, autre porte-parole du Rassemblement National, a déclaré "respecter cette décision", mais il ajoute que le garde des Sceaux "est toujours politiquement coupable de la situation d'insécurité du pays, du laxisme" et "devrait laisser sa place à un ministre qui veut vraiment lutter contre l'insécurité, mettre en place une politique de fermeté en matière pénale". 

"La justice a parlé", se réjouit la majorité présidentielle

"La justice a parlé. Aujourd'hui, elle a reconnu et consacré l'innocence d'Eric Dupond-Moretti", se réjouit Benjamin Haddad, député Renaissance de Paris et membre de la commission des Affaires étrangères, sur franceinfo. Face à la réaction de La France insoumise, qui demande la suppression de la Cour de Justice de la République, le député Renaissance répond : "encore une fois, La France insoumise remet en cause des institutions de la République. LFI remet en permanence la légitimité des institutions. Vous imaginez si le verdict avait été différent ? Tout ça n'a pas de sens et c'est profondément irresponsable."

"La Cour de justice de la République a rendu sa décision et relaxé Eric Dupond-Moretti. Le garde des Sceaux va pouvoir continuer à mener son action au sein de l'équipe gouvernementale, au service des Français. Je m'en réjouis", a réagi la Première ministre Elisabeth Borne, sur le réseau social X (anciennement Twitter). De son côté, le président de la République Emmanuel Macron a reçu Eric Dupond-Moretti à l'Elysée, dans la foulée de sa relaxe.

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