Eva Joly juge "un peu facile" l'appel au sang-froid lancé par Nicolas Sarkozy
Invitée sur France 3, dimanche 15 janvier, la candidate Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly, a trouvé "un peu facile" l'appel au sang froid lancé un peu plus tôt par le Président, Nicolas Sarkozy, suite à la perte du AAA par la France.
A la peine dans les sondages, la candidate écologiste s'est montrée combative, dimanche, sur le plateau du "12/13 Dimanche" de France 3.
Interrogée sur le discours matinal du chef de l'Etat, à Amboise (Indre-et-Loire), et notamment son invitation "au courage et au sang-froid", Mme Joly l'a jugé "un peu facile" et y a perçu le signal d'un nouveau train de mesures d'austérité.
"Le véritable courage c'est de dire que le système a failli"
Soulignant que la perte du triple A par la France "n'est pas une péripétie" mais "l'échec d'une politique, celle de Nicolas Sarkozy et celle de l'austérité, Mme Joly a expliqué que "le véritable courage c'est de dire que c'est le système qui a failli et que nous sommes dans un modèle qui est à bout de souffle".
"Pour moi, c'est la confirmation que nos solutions sont bonnes", a enchaîné l'écologiste.
Un pacte écologique pour créer un million d'emplois.
Pour faire face à la crise dans la zone euro, Mme Joly a rappelé quelques-unes de ses propositions, notamment son "Pacte écologique pour l'emploi".
Il repose sur cinq piliers : la création nette d'un million d'emplois d'ici 2020 par la transition écologique, le développement d'une économie de la proximité, la protection des salariés et des entreprises contre la logique financière, le "travailler mieux pour travailler tous" en donnant aux salariés un droit d'opposition à toute mesure d'organisation du travail qui pourrait mettre en danger la santé au travail et la préférence sociale et environnementale, en Europe et à ses frontières.
L'eurodéputée a aussi présenté une idée "originale" sur la chaîne publique.
"Je voudrais que les 20% de PIB, pour l'ensemble des pays de la zone euro, que nous avons perdu dans la crise financière due à la folie du système financier soient mis dans un pot commun et gérés par la zone euro", a-t-elle expliqué.
Les conséquences du vote utile
Interrogée sur sa baisse dans les sondages, Mme Joly a estimé qu'elle s'expliquait par une "question d'espace politique", après la nouvelle sortie de Daniel Cohn-Bendit sur le vote utile.
Pour autant, la candidate écologiste n'a pas montré de signes de découragement et poursuit sa campagne. Son agenda est d'ores et déjà bien rempli. Lundi 16 janvier, elle participera à la Convention logement de son parti puis direction Strasbourg, le lendemain, pour la session du Parlement européen, avant de rallier Nantes, le 19.
Enfin dimanche 22 janvier, elle sera l'invitée de l'émission "C Politique" sur France 5, une intervention au cours de laquelle elle devra éviter tout nouvelle polémique.
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