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FN : lettre ouverte de Jean-Marie Le Pen à sa fille

Jean-Marie Le Pen publie sur son site la lettre ouverte qu'il a envoyée à sa fille, où il règle ses comptes, après qu'elle a qualifié de "faute politique" la vidéo où son père parle de "fournée".
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Père et fille en juin 2012 au Parlement européen © REUTERS / Vincent Kessler)

Ce qui est savoureux, c'est qu'elle est un peu cachée. Jean-Marie Le Pen publie pourtant sur son site Internet la lettre qu'il a envoyé à sa fille (à lire en intégralité ci-dessous). La tension est forte entre les deux représentants du FN, depuis que Jean-Marie Le Pen a parlé de "fournée" à propos d'artistes anti-FN, dont Patrick Bruel qui est juif, dans une vidéo qui est réapparue sur le site du FN. Marine Le Pen avait qualifié les propos de son père de "faute politique".

Cette lettre n'apparaît donc pas directement sur la page d'accueil du site de Jean-Marie Le Pen. Il faut cliquer sur l'icône "Plus d'articles" pour y accéder. La missive débute par 2 citations. La première de Rudyard Kipling : "Si tu peux supporter d'entendre des paroles travesties par des gueux pour exciter des sots, et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles, tu seras un homme mon fils ". La deuxième citation est signée Saint-Jean : "C'est la vérité qui vous rendra libres ! "

"Madame la Présidente"

Voilà pour la mise en bouche. Le plat de résistance est plus relevé après un très formel : "Madame la Présidente ", Jean-Marie Le Pen estime que la suppression de son journal de bord était une "injustice supplémentaire ". Il revient sur les propos de sa fille qui l'a accusé d'avoir commis "une faute politique " en employant le terme de "fournée". Et contre-attaque : "Vous-même, n'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur l'occupation de rues par des fidèles musulmans ou encore votre présence à Vienne à un bal réputé nazi par nos ennemis ? ".

"Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et président d'honneur du FN, député européen depuis 30 ans et brillament réélu ?"

Jean-Marie Le Pen en profite pour régler aussi ses comptes avec les autres élus du FN qui l'on lâché. "S'il y a eu faute politique ", dit-il, "c'est le fait de responsables du parti qui l'ont accréditée, la faute donc, par leurs déclarations ". Jean-Marie Le Pen cible sans les nommer Louis Alliot, le vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen et Gilbert Collard, "un député qui n'est pas membre du Front National tout en lui devant son élection "... Gilbert Collard qui avait suggéré à Jean-Marie Le Pen de prendre sa retraite.

La lettre se termine par un glacial : "Je vous prie Madame la Présidente, d'accepter les devoirs que je vous présente ".  

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