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François Baroin est nommé ministre de l'Economie en remplacement de Christine Lagarde, nouvelle directrice du FMI

Un communiqué de l'Elysée a finalement annoncé mercredi la nomination de François Baroin alors que depuis hier, le remaniement avait tourné à un âpre duel entre François Baroin, ministre du Budget, et Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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François Baroin, ministre chiraquien, succède à Christine Lagarde à Bercy (AFP / Eric Piermont)

Un communiqué de l'Elysée a finalement annoncé mercredi la nomination de François Baroin alors que depuis hier, le remaniement avait tourné à un âpre duel entre François Baroin, ministre du Budget, et Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture.

Remaniement : les chaises musicales

Le communiqué de la présidence fait également état des autres changements de postes dans plusieurs ministères.

Valérie Pécresse quitte l'Enseignement supérieur et la recherche et succède à François Baroin comme ministre du Budget. Elle sera remplacé par Laurent Wauquiez, auparavant ministre chargé des Affaires européennes.

Jean Leonetti, député des Alpes-Maritimes et vice-président du Parti radical, a été choisi pour lui succéder à ce poste.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani élevé au rang de ministre, et la députée UMP Claude Greff est nommée secrétaire d'Etat, chargée de la Famille.

Le centriste François Sauvadet est nommé ministre de la Fonction publique, place laissée vacante par Georges Tron.

Marc Laffineur nommé secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants. De se côté, Bruno Le Maire reste donc, lui, ministre de l'Agriculture.

Bercy: une succession conflictuelle

En début d'après-midi mercredi, le rapporteur UMP de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, les sénateurs UMP et le Premier ministre François Fillon, étaient reçus à l'Elysée pour discuter du remaniement.

Ce qui aurait dû être une formalité pour le président français, après la nomination mardi de Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international, a tourné à la foire d'empoigne entre quadragénaires aussi ambitieux que rivaux.

Il y a peu encore, Baroin et Le Maire affichaient leur complicité en se présentant comme les "mousquetaires", avec le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, et le chef de file des députés UMP, Christian Jacob.

Les dessous de la bagarre pour le poste laissé par Lagarde

Selon des sources gouvernementales et proches de la direction de l'UMP, tout s'est joué mardi après-midi.

Le président français avait annoncé au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, à leur retour d'un déplacement dans la Sarthe, qu'il serait le prochain ministre de l'Economie, une décision qui aurait en fait été prise le week-end dernier.

Mais vers 19h, le Premier ministre, François Fillon, téléphonait à Bruno Le Maire pour lui offrir le portefeuille du Budget, détenu par François Baroin, et non celui de l'Economie.

Entre-temps, le ministre du Budget avait été voir François Fillon à Matignon pour menacer de démissionner s'il n'obtenait pas ce portefeuille, ce qu'il considérait comme une humiliation inacceptable. Ce proche de l'ancien président Jacques Chirac semble avoir eu gain de cause.

Bruno Le Maire était pourtant aux yeux de beaucoup le meilleur casting, en raison de son expérience des négociations internationales et de sa maîtrise des langues étrangères.

Mais "Baroin ne voulait pas être sous les ordres de Le Maire, qui est de la même génération mais est arrivé plus tard en politique", explique une source proche du gouvernement.

Du coup, Bruno Le Maire a refusé de le remplacer au Budget.
"Il a dit au Premier ministre qu'il préférait rester à l'Agriculture plutôt que de faire du tourisme ministériel", rapporte une autre source gouvernementale, qui dément que Bruno Le Maire ait, lui aussi, mis sa démission dans la balance.

"Il n'a jamais fait de chantage à la démission. C'est Baroin qui a fait du chantage. En remettant en cause une décision du chef de l'Etat, il ne s'est vraiment pas comporté en gaulliste."

Réactions:

-Pierre Moscovici (PS) a jugé que le remaniement ministériel avait un "parfum de tambouille électoraliste absolument invraisemblable".

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