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François Fillon prend ses distances avec Claude Guéant et défend Nicolas Sarkozy

François Fillon prend ses distances avec les propos de Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas", une phrase qu'il n'aurait "sans doute pas" prononcée, mais défend les dernières propositions de Nicolas Sarkozy, dans "Le Monde".
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Fillon (Francetv)

François Fillon prend ses distances avec les propos de Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas", une phrase qu'il n'aurait "sans doute pas" prononcée, mais défend les dernières propositions de Nicolas Sarkozy, dans "Le Monde".

Le premier ministre, François Fillon, évoque la polémique née des propos de Claude Guéant et l'interview de Nicolas Sarkozy dans un entretien au .

Comme on lui demandait s'il aurait parlé "d'inégalité entre les civilisations", à l'image du ministre de l'Intérieur, M. Fillon rétorque: "Sans doute pas".

"Mais on peut (...) en débattre sans jeter des anathèmes", poursuit le Premier ministre, qui avait quitté l'Assemblée mardi dernier lorsque le député apparenté PS Serge Letchimy avait évoqué le "régime nazi" lors de sa dénonciation des propos de Claude Guéant.

Réagissant à une polémique "ridicule", Nicolas Sarkozy a lui estimé que les propos de son ancien secrétaire général à l'Elysée relevaient du "bon sens".

François Fillon avance de son côté que la question est celle "de la défense d'un certain nombre de valeurs conquises par nos parents et grands-parents et qui sont menacées de deux façons": "d'abord par l'encouragement au communautarisme. Ensuite par le relativisme qui conduit à considérer qu'on doit accepter des comportements contraires à des valeurs qui sont les nôtres".

"c'est plutôt avec l'islam que la question se pose"

Signalant ne pas accepter "la ségrégation entre hommes et femmes", le chef du gouvernement se place sur le terrain religieux.

"Nous n'acceptons pas que la religion vienne primer sur les droits des personnes, les règles de fonctionnement de l'Etat. C'est un combat qui a été mené autrefois contre les excès temporels de l'Eglise catholique", fait-il valoir, avant de noter qu'"aujourd'hui, c'est plutôt avec l'islam que la question se pose". "Mais c'est conjoncturel", prend-il soin de relever.

Dans son entretien, François Fillon apporte en revanche son plein soutien aux propositions de référendums de Nicolas Sarkozy, et réfute toute "droitisation de la majorité", un "contre-sens".

Sur les chômeurs, malgré les sommes engagées "seuls 10%" sont en formation, ce qui représente "un immense gâchis". Et le système de la formation professionnelle, reste "un maquis", "d'où l'idée d'un changement de méthode", argumente-t-il.

Priorité à la négociation entre partenaires sociaux, assure M. Fillon, mais "en cas d'échec il faut surmonter le blocage et demander son avis au peuple".

Sur le droit applicable aux étrangers, la situation est "ingérable" et Nicolas Sarkozy dit depuis 2007 "qu'il faudrait une juridiction unique". Avec le Sénat à gauche, la modification de la constitution" est "quasi-impossible" d'où un recours au référendum, plaide-t-il.

"Rien n'est joué"

S'agissant de la présidentielle, François Fillon n'évoque pas l'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy. "Rien n'est joué. Les sondages, les commentaires, tout cela va s'effacer dans les trois semaines qui précéderont l'élection derrière le face à face personnel entre les principaux candidats et les Français", affirme le premier ministre.

La réponse de M. Fillon reste enfin invariable sur son avenir personnel: "Je suis totalement concentré sur l'élection présidentielle. Je me déciderai après le second tour", avance celui qui a récemment dit sur France 2 garder "toutes les options" ouvertes (mairie de Paris, UMP...).

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