: Vidéos Les six séquences à retenir de la première interview de François Fillon depuis sa défaite à la présidentielle
L'ancien candidat de la droite et du centre, qui sera jugé dans quelques semaines dans l'affaires des emplois fictifs dont aurait bénéficié son épouse, est sorti sur France 2 de sa retraite médiatique pour s'expliquer.
Il n'a plus parlé à la télévision française depuis le dimanche 23 avril 2017. Ce jour-là, François Fillon échoue à se qualifier au second tour de l'élection présidentielle et termine troisième derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. "Le moment venu, la vérité de cette élection sera écrite", promet-il alors. L'ancien candidat de la droite et du centre, qui sera jugé dans quelques semaines dans l'affaire des emplois fictifs dont aurait bénéficié son épouse Penelope Fillon, est sorti de son silence, jeudi 30 janvier, dans l'émission "Vous avez la parole" sur France 2. Franceinfo résume les six séquences qu'il ne fallait pas manquer de cette interview.
"Je ne chercherai pas à revenir"
"J'ai accepté de parler ce soir, parce que j'ai quitté la vie publique après cette défaite", a déclaré en préambule l'ancien candidat de la droite et du centre. "Je le dis tout de suite, je ne chercherai pas à revenir." Pourquoi avoir choisi de s'exprimer publiquement ? "Je ne peux pas laisser ma vie, en particulier ma vie politique disparaître derrière ce procès, je dois des explications aux sept millions de Français qui m'ont soutenu", a expliqué l'ancien homme politique en préambule de l'émission. Il souhaite aussi "défendre l'honneur de sa femme", également poursuivie dans cette affaire.
"Je regrette ce qui s'est produit, je le regrette pour les Français et pour mon pays, pour ma famille, y compris politique, a-t-il encore assuré, sans présenter d'excuses. J'ai gagné cette primaire contre toute attente et j'ai déclenché en la gagnant des forces d'une très grande puissance."
"Penelope a été ma première et ma plus importante collaboratrice"
C'était le point central de cette émission, qui sera au cœur du prochain procès : quelle était la réalité du travail de Penelope Fillon ? Réaction immédiate de François Fillon : "Penelope a été ma première et ma plus importante collaboratrice". Dès le début de sa carrière politique, affirme-t-il, "nous avons travaillé ensemble". "Elle a été ma collaboratrice quotidienne, elle a géré mon agenda local, elle a géré le courrier parlementaire, elle a supervisé, corrigé les discours que je faisais, elle a été surtout, et c'est ça le plus important, le lien entre le terrain et un parlementaire qui était de plus en parisien", a détaillé l'ancien chef de gouvernement.
Penelope Fillon "a toujours fui les honneurs"
La séquence avait été extrêmement commentée lors de la campagne présidentielle. L'émission "Envoyé Spécial" avait exhumé, le 2 février 2017, une vidéo du Sunday Telegraph, dans laquelle Penelope Fillon affirmait n'avoir "jamais été" l'assistante de François Fillon "ou quoi que ce soit de ce genre-là". La réponse de l'ex-candidat à cette séquence a été lapidaire : "L'assistant parlementaire en anglais a une autre signification qu'en français".
François Fillon a ensuite longuement expliqué pourquoi la réalité du travail de son épouse n'était pas forcément visible.
Elle est d'une très grande timidité, d'une très grande réserve, elle a toujours fui les honneurs, elle a toujours refusé de se mettre en avant.
François Fillonà France 2
"Tous ceux qui la connaissent bien savent que, dans la Sarthe, dans toutes les réunions publiques, elle se met toujours au fond de la salle, jamais au premier rang, a poursuivi François Fillon. J'ai envie de dire qu'elle se dévalorise un peu par rapport à ce qu'elle faisait et à ce qu'elle était capable de faire".
"J'ai fait l'erreur de provoquer Nicolas Sarkozy"
"Bien sûr que j'ai fait des erreurs, mais pas celles que l'on me reproche", a également assuré François Fillon. Si l'ancien candidat continue de défendre bec et ongles la réalité du travail de sa femme, il a cependant reconnu plusieurs erreurs. "J'ai fait l'erreur de provoquer Nicolas Sarkozy avec cette phrase", a déclaré l'ex-chef de gouvernement, en référence à sa petite phrase : "Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?"
François Fillon a également reconnu qu'il n'aurait jamais dû accepter les costumes offerts par l'avocat Robert Bourgi.
J'ai fait l'erreur d'accepter des costumes que je n'aurais jamais dû accepter.
François Fillonà France 2
"J'ai sûrement fait des erreurs dans la conduite de ma défense pendant la campagne", a enfin déclaré l'ancien Premier ministre, sans détailler davantage ces erreurs-là.
"A aucun moment, il n'y a eu une solution de remplacement"
Pourquoi François Fillon n'a-t-il pas renoncé à se présenter à la présidentielle alors que sa campagne était plombée par les affaires ? "A aucun moment, il n'y a eu une solution de remplacement", a répété à plusieurs reprises l'ancien Premier ministre. "A aucun moment, il n'y a un candidat qui est apparu comme en mesure de prendre la place que j'occupais, avec le soutien d'une grande majorité", a-t-il ajouté. Même Alain Juppé ? Réponse : "Alain Juppé le dirait lui-même, il n'avait pas le soutien d'autres candidats à la primaire à l'élection présidentielle".
"Il n'y a jamais eu de deal. J'ai eu des conversations avec les uns et les autres, à aucun moment, il n'y a eu une solution qui est apparue", a encore ajouté François Fillon.
"J'aurais fait plus fort et plus vite"
Que pense François Fillon de la politique d'Emmanuel Macron ? Plus question ici de blaguer comme en octobre 2019, lorsqu'il déclare à la RTS : "Je vais être un peu prétentieux mais quand j'ai fait la réforme des retraites, j'ai mis deux millions et demi de personnes dans la rue. Macron, c'est un petit joueur à côté."
"Il applique son programme et je souhaite qu'il réussisse", affirme cette fois François Fillon. Le président de la République met-il en œuvre un programme de droite ? "Je ne sais pas si c'est un programme de droite, il essaye de mettre en œuvre des mesures qui visent à améliorer la compétitivité de l'économie française, explique François Fillon. J'aurais fait différemment, j'aurais fait plus fort et plus vite, mais beaucoup de ses mesures vont dans le bon sens".
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