Fenech, Muselier, Gosselin… Ces élus des Républicains qui (re)soutiennent Fillon après l'avoir lâché
Après avoir réclamé un "plan B" pour remplacer François Fillon, plusieurs parlementaires des Républicains ont fini par apporter de nouveau leur soutien au vainqueur de la primaire de la droite.
Vous avez dit rétropédalage ? Au lendemain de la conférence de presse de François Fillon, lundi 6 février, les élus des Républicains qui pressaient leur candidat de se retirer de la course à la présidentielle ont radicalement changé de discours. Fini les appels à un éventuel "plan B" pour tourner la page des affaires d'emplois présumés fictifs : Georges Fenech, Renaud Muselier et Philippe Gosselin rentrent désormais dans le rang et jurent vouloir faire bloc autour de l'ancien Premier ministre. Franceinfo revient sur ces trois exemples de volte-face.
Georges Fenech
Avant. Il est celui qui avait dégainé le premier. Dès la seconde salve de révélations publiées par Le Canard enchaîné, mercredi 1er février, ce proche de Nicolas Sarkozy avait estimé au micro de franceinfo que la candidature de François Fillon était "très compromise". "Nous ne pouvons pas [continuer à jouer] comme l'orchestre du Titanic, alors que le bateau coule", insistait-il. Le député du Rhône était même allé jusqu'à remettre en cause la "légitimité" du candidat, jugeant le résultat de la primaire de la droite "caduc".
Après. Alors qu'il disait se tenir prêt, lundi 6 février, à publier "une liste de parlementaires" appelant à "un sursaut", Georges Fenech est subitement rentré dans le rang, après la conférence de presse de François Fillon. Interrogé par franceinfo à la fin des explications du candidat, il a assuré qu'il le soutenait "comme depuis le début".
Contacté plus tard par l'AFP, le député du Rhône a toutefois dit craindre "l'épée de Damoclès" judiciaire qui reste suspendue au-dessus de François Fillon. "Nous sommes tributaires d'avancées judiciaires qui pourraient contrarier la campagne", a-t-il observé.
Il a donné sa vérité, il a présenté ses excuses pour des pratiques anciennes qu'il annonce devoir réformer, je ferai donc acte de loyauté totale, comme depuis le début.
Georges Fenech, député du Rhôneà franceinfo
Renaud Muselier
Avant. Député européen et lui aussi partisan de Nicolas Sarkozy, Renaud Muselier avait livré une virulente charge contre François FIllon dans les colonnes de La Provence : "François Fillon a sûrement respecté les lois et je suis certain qu'il ne sera pas condamné. Mais il a abusé du système et d'un point de vue moral, les Français ne pourront pas l'accepter. Il a perdu son crédit. Il doit se rendre à l'évidence." Le président délégué de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur assurait ne pas vouloir "tirer sur l'ambulance. (...) Mais il ne va pas tenir le supplice chinois pendant 15 jours. Personne ne peut tenir la distance".
Après. Interviewé par BFMTV après la conférence de presse du candidat, Renaud Muselier a visiblement entendu l'appel à l'unité lancé par François Fillon : "Nous avons vu un leader. J'ai apprécié l'homme et le caractère. Il a pris la mesure de ce qui lui était reproché."
Aujourd'hui, ce n'est plus de la transparence, il s'est dénudé. On est obligé de se mettre à poil. François Fillon est notre candidat, on n'a plus le choix. On doit tous être avec lui.
Renaud Muselierà BFMTV
Philippe Gosselin
Avant. Dans la foulée de Georges Fenech, Philippe Gosselin avait appelé mercredi 1er février son champion lors de la primaire de la droite, Alain Juppé, à prendre ses responsabilités. "Si Fillon ne pouvait pas y aller, j'appelle solennellement Alain Juppé à se poser la question d'y aller", avait indiqué le député des Républicains de la Manche à franceinfo. Il disait souhaiter que sa famille politique "reprenne son destin en mains" et réclamait "la convocation d'un Conseil national extraordinaire des Républicains".
Après. A l'issue de la réunion organisée mardi par François Fillon avec les parlementaires de son camp, le discours de Philippe Gosselin n'était plus tout à fait le même.
Il n'y a pas de plan B, tout le monde l'a constaté. S'il y avait dû avoir un plan B, celui-ci se serait déjà déclenché. (…) Le plan A, c'est le plan de l'attaque, comme l'a dit Fillon. Mais en réalité, le plan c’est le plan P, c’est celui du projet, du programme.
Philippe Gosselin
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.