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Coiffeur personnel de François Hollande : "L'Elysée a commis une erreur manifeste"

Un coiffeur est affecté au président depuis mai 2012 pour 9 895 euros brut  par mois. Pour René Dosière, spécialiste des dépenses de l'Etat, "une erreur d'appréciation a été commise dans ce recrutement" par l'Elysée.

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande sur le perron du palais de l'Elysée, le 25 juin 2016, à Paris. (JACKY NAEGELEN / REUTERS)

Très chère chevelure présidentielle… Depuis mai 2012, François Hollande dispose d'un coiffeur attitré à l'Elysée. Selon Le Canard enchainé du mercredi 13 juillet, Olivier B. a signé un CDD de cinq ans, la durée du mandat du président de la République, au titre de "coiffeur personnel du chef de l'État" pour 9 895 euros de salaire brut mensuel, soit un total de 593 700 euros sur la durée du quinquennat.

Interrogé par francetv info, le député socialiste René Dosière, spécialiste des dépenses de l'Etat, qui épluche régulièrement le budget de l'Elysée, estime que le recrutement de ce coiffeur et sa rémunération sont "regrettables et malheureux". 

Francetv info : Un coiffeur attitré, totalement disponible et qui suit le président dans la plupart de ses déplacements pour 9 895 euros de salaire brut mensuel, est-ce une première pour un président de la République ?

René Dosière : Il faut distinguer le fond de la forme dans cette affaire. Il est tout à fait légitime que le chef de l'Etat ait à sa disposition un certain nombre de personnes. Par exemple, il a quelqu'un pour s'occuper de ses vêtements, il bénéficie d'un aide de camp pour porter les documents importants, un médecin, une maquilleuse… Que le président dispose de quelqu'un qui s'occupe de sa coiffure, pourquoi pas. Car il faut qu'un le chef de l'Etat soit toujours présentable. Sur le principe, ce n'est donc pas choquant. 

Dans les modalités, en revanche, c'est évidemment choquant. Le président n'a pas besoin d'avoir un coiffeur à temps plein, qui suit aussi ses déplacements… La rémunération pose aussi problème. Une erreur d'appréciation a été manifestement commise dans ce recrutement. Tout cela est regrettable et malheureux.

Comment remédier à cette situation ?

Les conditions de travail de ce coiffeur posent problème, l'intéressé a signé un contrat de travail de cinq ans. Modifier ce contrat ou le rompre paraît impossible, sauf à ce que le coiffeur commette une faute professionnelle. Encore une fois, c'est malheureux. Il y a des apprentis dans les cuisines de l'Elysée. Pourquoi ne pas faire appel à des apprentis coiffeurs ?

Nicolas Sarkozy bénéficiait-il du même genre de traitement ? 

Les contraintes de chaque président sont les mêmes. J'ignore toutefois le contrat qui liait le coiffeur du chef de l'Etat à l'Elysée à l'époque. Mais cette affaire est d'autant plus malheureuse qu'elle occulte les efforts très importants qui ont été fait sous la présidence de François Hollande pour maîtriser le budget de l'Elysée. Ce budget est désormais inférieur à 100 millions d'euros. Et le personnel a été réduit. Dans quelques jours, la Cour des comptes rendra son analyse sur le budget de l'Elysée. Une nouvelle fois, elle devrait montrer que le budget a été réduit. Il ne faut donc pas que l'affaire de ce coiffeur soit l'arbre qui cache la forêt, même si elle est symboliquement dommageable. 

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