Temps de travail, formation, insertion des jeunes... Les annonces de Hollande pour l'emploi
Le président de la République a dévoilé ses mesures pour inverser la courbe du chômage, lundi, lors de ses vœux au Conseil économique, social et environnemental.
"Un état d'urgence économique et social." François Hollande a affirmé que l'emploi était "la seule question qui vaille au-delà de la sécurité des Français", lors de ses vœux au Conseil économique, social et environnemental, lundi 18 janvier. Le chef de l'Etat a ainsi évoqué, pour lutter contre le chômage, la formation professionnelle, un accès facilité à l'apprentissage et un assouplissement du temps de travail.
Ces mesures seront financées par un budget de deux milliards d'euros basé sur des économies budgétaires. "Il s'agit de redéfinir notre modèle économique et social" sans "renoncer à ses fondements", a-t-il précisé. Francetv info fait le point sur les annonces de François Hollande.
Un milliard d'euros pour la formation des chômeurs
Le chef de l'Etat a entamé son allocution en annonçant la formation de 500 000 chômeurs grâce à une enveloppe d'un milliard d'euros. "L'Etat dégagera un milliard d'euros pour mobiliser tous les acteurs. Pôle emploi déploiera de nouvelles formations, l'Afpa et d'autres organismes seront mobilisés pour cette mission, et les partenaires sociaux apporteront leur propre contribution et définiront les formations liées branche par branche, région par région, aux besoins des entreprises", a détaillé François Hollande. Cette mesure entrera en vigueur dès aujourd'hui et pour une durée prévue de deux ans.
Une prime de 2 000 euros pour les entreprises
Les entreprises de moins de 250 salariés qui embaucheront un jeune ou un demandeur d'emploi en CDI ou en CDD d'au moins six mois, payé entre un et 1,3 smic, bénéficieront d'une prime à l'embauche de 2 000 euros, a-t-il annoncé.
Cette somme "représente le reliquat des cotisations patronales une fois pris en compte l'ensemble des allègements de charges", notamment du Pacte de responsabilité, a précisé François Hollande. "Effectif dès aujourd'hui", "ce dispositif est établi pour une durée de deux ans", "le temps du basculement du CICE en baisse définitive de charges", a-t-il ajouté.
Plus de 40 000 nouveaux contrats de professionnalisation
Le chef de l'Etat a, par ailleurs, annoncé une augmentation du nombre de contrats de professionnalisation, qui devrait passer à 50 000 bénéficiaires, contre 8 000 actuellement. Ces formations cibleront les chômeurs les moins qualifiés et seront axées sur les secteurs d'avenir (numérique, environnement...). Les règles d'accès à l'apprentissage seront également assouplies avec, par exemple, la possibilité d'entrer en apprentissage à tout moment de l'année.
François Hollande s'est dit "prêt à modifier la loi si nécessaire" pour "étendre les compétences des régions" sur la formation et l'apprentissage. Néanmoins, des questions se posent sur les capacités d'accueil des organismes de formation.
Des indemnités prud'homales plafonnées
Le chef de l'Etat a assuré que les indemnités prud'homales de licenciement seront désormais plafonnées. La réforme des prud'hommes, initiée en août par la loi Macron, se voit donc confirmée.
"Je pense que notre politique est la bonne, avait estimé Manuel Valls, samedi. Avec une croissance davantage soutenue, avec des entreprises qui n'ont pas peur d'embaucher, parce que certains patrons, notamment dans les PME, ont peur de licencier, en faisant en sorte que le marché du travail soit plus souple, je pense que nous aurons des résultats."
L'entrepreneuriat encouragé
François Hollande souhaite encourager l'entrepreneuriat en France. Le président a déclaré que "l'innovation [était] la clef de tout" et que l'effort de recherche était "essentiel". "La France doit accroître la formation, l'éducation, le niveau de qualification des salariés, a-t-il enchaîné. Une incitation fiscale leur [aux entrepreneurs] sera proposée, leur permettant d'aller vers le régime réel ou le forfait."
Par ailleurs, François Hollande a confirmé que "le crédit impôt recherche sera pérennisé dans ses formes actuelles et que la recherche publique sera dotée de nouveaux moyens pour garder nos talents et en attirer d'autres venant de l'extérieur".
Un assouplissement du temps de travail
Sans toucher à la durée légale de 35 heures, le chef de l'Etat a déclaré que le temps de travail serait assoupli, notamment pour la majoration des heures supplémentaires. Les accords d'entreprises pourront "fixer les modalités d'organisation du temps de travail en permettant, par exemple, de fixer le taux de majoration ou le nombre d'heures supplémentaires, ou de moduler davantage le temps de travail au-delà même de l'année".
Il a également précisé que ces accords pourraient "s'imposer au contrat de travail", quand ils sont "conclus dans l'intérêt de l'emploi". "C'est une évolution importante, et qui permettra, là encore, si les partenaires sociaux s'en emparent, d'adapter le droit du travail, sans remettre en cause les garanties fondamentales, aux réalités économiques et aux spécificités locales", a-t-il lancé.
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