Procès des assistants parlementaires du FN : "Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible", dénonce Gérald Darmanin

L'ancien ministre de l'Intérieur s'en prend aux réquisitions visant Marine Le Pen et estime que la "combattre" se fait "dans les urnes, pas ailleurs".
Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin, député du Nord et ex-ministre de l'Intérieur, à Tourcoing (Nord), le 29 septembre 2024. (FRANCK CRUSIAUX / AFP)

Un soutien inattendu. Après les réquisitions contre Marine Le Pen dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national, mercredi 13 novembre, Gérald Darmanin a publié un message dans lequel il s'inquiète d'une possible condamnation à une peine d'inéligibilité pour la triple candidate à l'élection présidentielle. "Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français", a réagi le député du Nord et ancien ministre de l'Intérieur sur X.

"Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs", affirme Gérald Darmanin. "Si le tribunal juge qu'elle doit être condamnée, elle ne peut l'être électoralement, sans l'expression du peuple. N'ayons pas peur de la démocratie et évitons de creuser, encore plus, la différence entre les 'élites' et l'immense majorité de nos concitoyens", poursuit-il. Une prise de position à rebours de certaines voix du camp présidentiel, comme Sacha Houlié, ex-président de la commission des lois, pour qui "la loi de la République s'applique à tous. A tous les prévenus. A tous les délinquants."

Le parquet a réclamé la condamnation de tous les prévenus et a notamment requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, peine qui demeure aménageable, 300 000 euros d'amende, ainsi que cinq ans d'inéligibilité, avec exécution provisoire. Cette peine complémentaire est obligatoire depuis la loi dite "Sapin 2", entrée en vigueur le 11 décembre 2016, soit à vingt jours près dans la période des faits reprochés (2004-2016). L'exécution provisoire la rendrait effective malgré les recours, si le tribunal suivait ces réquisitions. Cela pourrait considérablement assombrir l'avenir politique de Marine Le Pen, désireuse de se présenter une nouvelle fois à l'élection présidentielle en 2027.

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