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Saisie de deux millions d'euros d'aides publiques au Rassemblement national : "Fin septembre, on ne pourra pas payer les salaires"

Wallerand de Saint-Just, trésorier du Rassemblement national, a réagi lundi sur franceinfo après l'audience en appel sur l'enquête sur les emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés du parti.

Article rédigé par franceinfo
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Wallerand de Saint-Just le 22 juin 2017. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"D'ici [le 26 septembre] on va serrer les dents et on va faire le maximum" a déclaré lundi 6 août sur franceinfo Wallerand de Saint-Just, trésorier, membre du bureau exécutif et du conseil national du Rassemblement national.

Le Rassemblement national (ex-FN) saura le 26 septembre si la justice confirme ou non la saisie de ses 2 millions d'euros d'aide publique. Cette saisie a été ordonnée dans l'enquête sur des emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés.

Les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris ont mis leur décision en délibéré après avoir examiné lundi 6 août, le recours formulé par le parti de Marine Le Pen contre la saisie ordonnée le 28 juin par les juges en charge de l'enquête. "C'est une situation dramatique pour la démocratie, pour le Rassemblement national évidemment" a estimé Wallerand de Saint-Just.

franceinfo : La survie du parti Rassemblement national est-elle vraiment en jeu avec la saisie de 2 millions d'euros d'aides publiques ordonnée dans l'enquête sur les assistants présumés fictifs au Parlement européen ?

Wallerand de Saint-Just : C'est une question de trésorerie. Nous devions avoir une subvention publique au mois de février, elle a été retardée au mois de juin, puis au mois d'octobre. Le gouvernement, conscient des difficultés a décidé de nous verser un acompte au début du mois de juillet. Cet acompte a été confisqué par les deux juges d'instruction, Madame Thépaut et M. Van Ruymbeke. Fin septembre, n'ayant pas d'argent, on ne pourra pas payer les salaires, les charges sociales. Si vous ne les payez pas, vous devez déposer le bilan.

Les juges d'instructions considèrent que vous aviez mis en place au Front national un système de détournement de fonds européens au profit du parti. Ce sont des faits graves ?

En ce qui concerne les assistants parlementaires, nous contestons totalement les faits. On conteste encore plus le fait que le FN ait organisé un quelconque système [de détournement de fonds]. Les juges d'instruction sans aucune décision d'un tribunal, violant la présomption d'innocence contre toute vraisemblance, ont décidé qu'on devait deux millions d'euros et de confisquer cette somme tout de suite, même si cela va aboutir à nous tuer. Nous sommes très respectueux des instances de notre pays et si un jour nous sommes condamnés et déclarés coupables pénalement on s'exécutera.

Quel est votre sentiment sur le délai du 26 septembre fixé par la justice pour rendre sa décision?

La chambre de l'instruction après plus de deux heures d'audience a dit qu'elle rendrait son arrêt le 26 septembre. Cette date est une décision administrative, la cour l'a motivée par une surcharge très importante de travail. D'ici là [le 26 septembre] on va serrer les dents et on va faire le maximum. Sur l'argent qui nous est confisqué, une grande partie a déjà été payée par les députés eux-mêmes au Parlement européen qui lui aussi confisque les indemnités des députés. C'est une situation dramatique pour la démocratie, pour le Rassemblement national évidemment.

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